VIDEO. Louis Mapou, président du gouvernement : “Il faut que la société kanak se ressaisisse”

Louis Mapou réagit au drame de Yaté ©NC la 1ère
Invité politique du dimanche sur Nouvelle-Calédonie la 1ère, Louis Mapou a réagi à l'enchaînement de violences qui a entraîné, à Yaté, la mort de deux hommes, et vu quatre autres personnes être blessées. Le président du gouvernement appelle notamment à emprunter "les voies qui fondent le système coutumier”.

Les mots étaient forts. Invité du journal télévisé, ce dimanche 18 février, le président du gouvernement n’a pas manqué de réagir au drame survenu la nuit précédente à Yaté. Louis Mapou - originaire de cette commune - a évoqué une “spirale de violence qui dure depuis plusieurs mois”.

"Insupportable"

“Il devient insupportable, pour la Nouvelle-Calédonie, de quelque bord qu’on puisse être, de quelque légitimité dont on peut se prévaloir, d’assister à une telle proportion de violences par rapport à des faits d’origine qui ne concernent que des portions de terre”, a-t-il déclaré. “D’autant plus que ça concerne des familles, des clans, qui ont pratiquement une histoire depuis les années 1880-1890. Comment on peut arriver à de tels agissements ?”

"Plus lieu d'être"

Selon le chef de l’exécutif calédonien, “au niveau des autorités coutumières, la situation ou les dissensions qui persistent, reposent souvent [sur] une guerre de légitimités (…) Les uns et les autres, forts de cette légitimité dont ils se prévalent, prétendent pouvoir s’autoriser des faits et gestes qui nous amènent à de tels événements”. Lesquels, a-t-il poursuivi, “n’ont plus lieu d’être dans le contexte d’aujourd’hui, compte tenu des liens historiques qui existent entre les clans”. Et Louis Mapou d’ajouter : “Ce sont des familles directement attachées par des liens de parenté très intenses, denses, et [qu'elles] vivent coutumièrement aujourd’hui.”

"Un degré de violence inouï"

Des propos qui font référence aux faits survenus à Yaté, “avec un degré de violence inouï, mais qu’on a pu constater aussi à Canala récemment, à Hienghène, à Belep ou ailleurs“. Pour le président du gouvernement, “il faut que la société kanak se ressaisisse. Il faut qu’elle emprunte les voies habituelles qui fondent le système coutumier”.

Depuis ce matin, nous sommes mobilisés avec la mairie, les autorités de l’Etat et les autorités coutumières qui ont pu se rendre disponibles. Et les décisions qui ont été prises par l’Etat ont été prises en étroite concertation avec le gouvernement que je préside, de telle manière qu’on puisse ramener la paix.

Louis Mapou, président du gouvernement