Quand des lycéens de Petro-Attiti passent les vacances à Touho pour utiliser des plateaux techniques

EXAMEN DES ELEVES DE PETRO-ATTITI A TOUHO ©nouvellecaledonie
Une conséquence indirectes des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Comment faire passer leurs examens aux jeunes dont l’établissement scolaire ou le centre de formation a été dévasté ? Durant les vacances d'octobre, une vingtaine d'élèves de Petro-Attiti sont allés jusqu'au lycée Augustin-Ty de Touho, là où se trouvaient des plateaux techniques adaptés à leur bac pro en filière énergétique.

Ces jeunes habitants du Grand Nouméa ont commencé leur année scolaire à Petro-Attiti. Mais pendant les vacances d’octobre, ils ont passé des épreuves pratiques qui valent pour le bac… à Touho ! Entre-temps, les émeutes de la mi-mai ont frappé la Nouvelle-Calédonie. En particulier le quartier de Rivière-Salée, à Nouméa, et son lycée professionnel qui a été vandalisé et incendié par endroits. 

Des lycéens à réaffecter

Peu à peu, les effectifs ont été dispersés entre plusieurs établissements scolaires. Faute de locaux techniques adaptés, c'est à l'autre bout de la Grande terre qu'une vingtaine d'élèves de terminale ont dû partir pour valider leurs compétences. Au lycée professionnel Augustin-Ty, au lieu de l'école Mauricette-Devambez de Rivière-Salée. 

Ça fait quand même quatre mois que je n’ai pas pratiqué… Au début, j’avais un peu de difficultés. C’est revenu petit à petit. [Le temps] est vite passé. J’avais envie de rester…

Akhenaton, en terminale bac pro "installateur en chauffage, climatisation et énergies"

La note sera prise en compte pour leur bac pro, qui touche aux métiers du froid et du conditionnement d’air. Les résultats sont attendus à partir du 11 décembre. 

À la demande du vice-rectorat

Sollicité par le vice-rectorat, le proviseur du lycée pro de Touho a mis ses installations à disposition. Avec “deux surveillants d’internat pour accompagner les élèves tous les soirs, un personnel de cuisine pour chaque repas et une femme de ménage pour l’entretien des locaux”, précise Richard Mouchel. 

Si on n’était pas montés ici, on n’aurait pas eu accès aux plateaux techniques. On n’aurait, clairement, pas pu faire faire les épreuves aux élèves. Donc, ils n’auraient pas pu prétendre à avoir leur diplôme.

Olivier Berthelot, professeur en génie thermique du lycée Petro-Attiti

Ci-dessus, le reportage de Géraldine Louis et Camille Mosnier