Quand les gendarmes enquêtent sur les disparitions

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Fugues, patients atteints d’Alzheimer, sorties en mer inquiétantes... Chaque semaine, trois à quatre disparitions sont signalées aux gendarmes. Le point sur leurs actions.

Il y a deux mois, deux personnes ont disparu à la suite d’un lâcher d’eau au barrage de Yaté. Depuis, les recherches se poursuivent dans le sud. Pour les enquêteurs, les premières heures sont cruciales. Plus vite la disparition est signalée par les proches, plus grandes sont les chances de retrouver la victime.

"L’urgence, c’est le signalement dès le départ, soit en composant le 17, soit en composant le numéro de téléphone de la brigade de gendarmerie, quand les gens le connaissent. Et il faut le faire sans tarder, détaille le Colonel Fabrice Spinetta, commandant de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie. Dans le cas des fugues, on retrouve très très vite les enfants, mais il est important qu’on ait un maximum d’informations dès le départ". 

Un "maximum de moyens disponibles"

Les recherches se déroulent en deux phases, parfois en simultané. D’un côté les secours, de l’autre l’enquête. Pour ce qui est des secours, pompiers et pilotes de la sécurité civile interviennent aux côtés des gendarmes pour déployer des moyens humains et matériels. Ils ont recours au "maximum de moyens disponibles", poursuit-il. Cela implique "des patrouilles, des recherches aériennes avec les hélicoptères, les chiens, les patrouilles équestres, la diffusion sur les réseaux sociaux ou la communication externe, de façon à capitaliser, à avoir un maximum d’informations et d’avoir le maximum de chances de trouver la personne vivante sur une zone donnée". 

Quant à la phase d’enquête, elle est généralement plus longue. Les gendarmes recueillent aussi bien les témoignages que les preuves sur le terrain. "Il y a des moyens dont on dispose. Les enquêteurs, nos techniciens en identification criminelle vont aller chercher des traces (…), les techniciens subaquatiques qui vont aller chercher des traces dans l’eau. Et puis, il y a du matériel dont on ne dispose pas localement, et qui se trouve en Métropole, pour des échantillons de fragments humains, pour identifier les personnes". 

Généralement, l’enquête n’est pas refermée tant que les corps n’ont pas été identifiés. C’est le magistrat chargé du dossier qui prend la décision. Dans plus de 95 % des cas, les personnes disparues sont retrouvées vivantes et en bonne santé.