La dixième édition de la remise des prix des "Talents de l'outre mer" s’est tenue ce jeudi 14 décembre à Paris. Organisée par le Casodom, le Comité d'action sociale en faveur des originaires des départements d'Outre-mer, elle a récompensé 48 originaires d'outremer ayant un parcours d’exception, dans leur territoire, dans l'Hexagone ou ailleurs dans le monde. Un parcours qui doit être attesté par un cursus académique ou par l’exercice d’une activité intellectuelle, artistique ou manuelle. Parmi eux, quatre Calédoniens.
Pierre-Christophe Pantz
À 38 ans, le Calédonien Pierre-Christophe Pantz, docteur en géopolitique, a été reconnu comme "talent confirmé".
Découvrez ci-dessous son discours prononcé lors de la remise des prix qui s’est déroulée au musée du quai Branly à Paris.
D'abord intéressé par le domaine médical, Pierre-Christophe Pantz abandonne rapidement cette voie car il découvre qu'il ne supporte pas la vue du sang. C’est en 2006 que le jeune Calédonien décide finalement de s'engager dans une licence de géographie à l'université de la Nouvelle-Calédonie.
Il continue ensuite ses études à Paris à La Sorbonne avec un master 2 de géopolitique et c'est après cinq ans de travail, en 2015 qu'il publie sa thèse de doctorat sur le thème de la "Géopolitique des territoires kanak, décolonisation et reconquête plurielle des territoires". Un thème qui lui tenait particulièrement à cœur.
Très attaché au Caillou, Pierre-Christophe Pantz revient donc au pays le cœur rempli d'ambitions. Il souhaite devenir maître de conférence à l'UNC mais faute de place, le docteur en géographie doit se tourner vers d'autres voies.
Il décide d'apporter ses connaissances dans plusieurs services du gouvernement calédonien. Il est actuellement coordinateur des politiques de prévention de la délinquance auprès du gouvernement.
Pierre-Christophe Pantz reste encore aujourd'hui déterminé à poursuivre une carrière dans le domaine de l'éducation, et plus particulièrement au sein de l'Université de la Nouvelle-Calédonie. Transmettre le savoir et poursuivre la recherche sont toujours au centre de ses aspirations professionnelles.
Découvrez ci-dessous le portrait de Pierre-Christophe Pantz par Luigi Wahmereungo-Palmieri et Claude Lindor.
Adeline Ceccolini
Autre talent confirmé, dans la catégorie Ingénierie, celui d’ Adeline Ceccolini. À 34 ans, la jeune femme est manageuse, auto-entrepreneure, et arbitre internationale. Après des études généralistes d’ingénieur, elle commence dans l’aérien en Nouvelle-Calédonie avant de rejoindre Exxon Mobil en Normandie. Suite à la crise sanitaire du Covid, elle se reconvertit en créant sa micro-entreprise d’expédition de colis dans les îles du Pacifique et devient responsable régionale à Strasbourg d’une entreprise leader mondial des services cargo et aéroportuaires. Elle est également arbitre international en escrime.
"On n’a pas à avoir honte d’où on vient et de qui on est" souligne Adeline Ceccolini en recevant son prix. "On a tous eu une difficulté en commun, l’éloignement géographie de notre pays, de notre île, de notre famille. Et avec beaucoup d’efforts, beaucoup de difficultés, on a quand même remonté la barre et on a tous eu des belles carrières".
Gaëtan Waiwe
Deux autres Calédoniens ont été primés en tant que jeunes talents. Tout d’abord Gaëtan Waiwe dans la catégorie droit, sciences politiques, gestion publique, économie. Âgé de 28 ans, originaire de Maré, il est avocat en collaboration libérale. Après avoir obtenu deux masters 2 à Sciences Po Paris puis à l’université de Paris Panthéon-Sorbonne, il passe le Capa ( certificat d’aptitude à la profession d’avocat). Il intègre ensuite un grand cabinet international de contentieux des affaires. Il souhaiterait revenir en Nouvelle-Calédonie pour normaliser les parcours d’excellence dans le pays.
"Pour nous, c’est important d’avoir des institutions qui nous soutiennent, qui nous permettent tout au long de nos études de pouvoir bénéficier de conditions financières qui nous permettent d’étudier sereinement" explique le jeune homme.
Mayliss Bonnace
Autre jeune talent repéré, celui de Mayliss Bonnace, 24 ans, ingénieure en génie civil. Après un bac à Nouméa et ses classes préparatoires au lycée Jules Garnier, elle intègre l’école des Mines d’Alès où elle obtient son diplôme d’ingénieur. Spécialisée dans les structures en béton armé, elle espère revenir se mettre au service de la Nouvelle-Calédonie et en particulier de son patrimoine culturel.
"J’ai envie de dire aux jeunes de croire en l’excellence des formations dans nos territoires avant de faire le grand pas vers la Métropole où d’autres territoires" souligne Mayliss Bonnace.
Vous pouvez revoir l'intégralité de cette cérémonie ci-dessous :
Et voici les réactions des 4 lauréats :