Le Congrès réuni en commission plénière évoquait lundi l'OPT, dont les représentants ont détaillé les enjeux stratégiques et les perspectives d’évolution. Notamment le projet de second câble sous-marin, et une possible ouverture à la concurrence qui inquiète les syndicats.
Jeannette Peteisi, avec Françoise Tromeur •
C'est à la demande des élus que le Congrès était convoqué lundi après-midi en commission plénière. A huis clos, les conseillers du boulevard Vauban se sont vus décrire l'OPT sous toutes les coutures. Les finances, les aspects techniques, les perspectives d'évolution à long terme. Avec en premier plan, le projet de second câble sous-marin, cet équipement qui doit sécuriser l'internet calédonien.
L’enjeu est d'importance. Si l'unique câble actuellement en place vient à rompre, par exemple, le Caillou risque de plonger dans un bug numérique qui impacterait l'économie. Raison pour laquelle le gouvernement a demandé fin décembre à l’Etat de mener sa propre expertise, pour l’aider à trancher. La décision de la Nouvelle-Calédonie est attendue avril 2020.
«On est très inquiets parce qu'on ne sait pas [vers] quelle stratégie veulent aller le gouvernement et le Congrès», réagit Lionel Woreth, porte-parole de l'intersyndicale. «On a tendance à oublier que l'OPT, ce n'est pas seulement Nouméa mais aussi Belep, Tiga, les îles Loyauté, toute la province Nord et toutes les tribus. Cette équation va être faussée si demain on ouvre à la concurrence sans tenir compte de toute cette problématique, de toutes ces missions sur l'ensemble du territoire. Parce que demain, il n'y aura pas de financement et l'OPT ne recevra certainement pas de financement, ni de la Nouvelle-Calédonie ni des provinces.»
«Muter dans son approche»
Le conseil d’administration de l’OPT souhaite que son statu quo évolue et se rende concurrentiel dans les meilleurs délais, explique pour sa part Yoann Lecourieux, qui le préside. «Je peux comprendre cette inquiétude, assure l'élu, mais c'est aussi un moyen pour l'OPT de s'adapter à la réalité et surtout de muter dans son approche. Et c'est très intéressant que, de temps à autre, des promoteurs privés viennent motiver l'évolution d'un établissement qui était peut-être dans un confort.»
Le reportage de Brigitte WHAAP et de Claude LINDOR