L’affaire du médecin qui aurait escroqué la Cafat pose questions quant aux contrôles menés par l’organisme sur les pratiques des professionnels de santé et sur le fonctionnement du conseil de l'ordre des médecins, resté sourd aux alertes lancées par des confrères du médecin incriminé.
Bernard Lassauce et Patrick Nicar (CM) •
Aujourd’hui, l’affaire est devant la justice. Fait rare en Nouvelle-Calédonie, une escroquerie au préjudice d’un organisme de protection sociale, à savoir la Cafat.
Escroquerie qui s’élèverait selon l’enquête à 151 millions de francs CFP pour des actes médicaux fictifs. On parle de 23 000 consultations par an durant trois années, quatre à cinq fois plus que les autres médecins de Païta, ce qui n’avait pas manqué d’alerter très tôt ses confrères.
L’ordre des médecins et la Cafat rapidement alertés
Car les outils ne manquent pas pour détecter ce type de fraudes : « Nous avons des statistiques d’activité, en particulier pour les médecins, c’est ce qu’on appelle le RIAPS, les relevés individuels d’activité, qui nous permettent aussi de situer un peu le profil de chaque praticien par rapport aux praticiens de la même spécialité ou du même mode d’exercice, et de voir ceux dont les pratiques attirent notre attention parce que pas du tout dans les clous » poursuit le Dr Mestre.
Heureusement, ces pratiques délictueuses restent marginales et ne représentent qu’une goutte d’eau dans le déficit du Ruamm, mais c’est toute une profession aujourd’hui qui est montrée du doigt. Le reportage de Bernard Lassauce et Patrick Nicar