L’affaire du médecin qui aurait escroqué la Cafat pose questions quant aux contrôles menés par l’organisme sur les pratiques des professionnels de santé et sur le fonctionnement du conseil de l'ordre des médecins, resté sourd aux alertes lancées par des confrères du médecin incriminé.
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Aujourd’hui, l’affaire est devant la justice. Fait rare en Nouvelle-Calédonie, une escroquerie au préjudice d’un organisme de protection sociale, à savoir la Cafat.
Escroquerie qui s’élèverait selon l’enquête à 151 millions de francs CFP pour des actes médicaux fictifs. On parle de 23 000 consultations par an durant trois années, quatre à cinq fois plus que les autres médecins de Païta, ce qui n’avait pas manqué d’alerter très tôt ses confrères.
Bien avant 2018, début de l’enquête, le comportement de ce médecin avait aussi été signalé à la Cafat. « Malgré nos signalements réitérés, on nous rapportait qu’on n’avait pas les éléments nécessaires judiciairement pour faire quelque chose » renchérit le Dr Chazal. « Il n’y avait pas d’éléments patents d’après les institutions ».
« Depuis quelques années récentes, de la part de la Cafat, d’être beaucoup plus incisif dans cette stratégie de lutte contre les fraudes fait que c’est de moins en moins possible et que nous avons des clignotants pour lesquels nous sommes beaucoup plus vigilants peut-être qu’il y a quelques années » concède Anne-Marie Mestre, médecin coordinatrice du contrôle unifié de la Cafat.
Heureusement, ces pratiques délictueuses restent marginales et ne représentent qu’une goutte d’eau dans le déficit du Ruamm, mais c’est toute une profession aujourd’hui qui est montrée du doigt.
Le reportage de Bernard Lassauce et Patrick Nicar
Escroquerie qui s’élèverait selon l’enquête à 151 millions de francs CFP pour des actes médicaux fictifs. On parle de 23 000 consultations par an durant trois années, quatre à cinq fois plus que les autres médecins de Païta, ce qui n’avait pas manqué d’alerter très tôt ses confrères.
L’ordre des médecins et la Cafat rapidement alertés
« Très tôt, les autres médecins de Païta se sont réunis, on a fait un signalement à l’ordre, on s’est même retrouvés à l’ordre pour avoir une réunion avec ce médecin » explique le Dr Dominique Chazal, médecin généraliste, président de l’union pour la défense de la médecine libérale. « Malheureusement, il n’est pas venu, il a envoyé un avocat. Donc on n’a pas pu s’expliquer et donc l’affaire a continué ».Bien avant 2018, début de l’enquête, le comportement de ce médecin avait aussi été signalé à la Cafat. « Malgré nos signalements réitérés, on nous rapportait qu’on n’avait pas les éléments nécessaires judiciairement pour faire quelque chose » renchérit le Dr Chazal. « Il n’y avait pas d’éléments patents d’après les institutions ».
La Cafat plus vigilante
Pourtant il existe à la Cafat un système de contrôle des professionnels de santé. A peine quelques médecins contrôleurs pour plusieurs centaines de praticiens. Actes post-mortem, prescriptions abusives, l’organisme de santé commencerait seulement la chasse aux pratiques délictueuses.« Depuis quelques années récentes, de la part de la Cafat, d’être beaucoup plus incisif dans cette stratégie de lutte contre les fraudes fait que c’est de moins en moins possible et que nous avons des clignotants pour lesquels nous sommes beaucoup plus vigilants peut-être qu’il y a quelques années » concède Anne-Marie Mestre, médecin coordinatrice du contrôle unifié de la Cafat.
Plus d’outils pour détecter la fraude
Car les outils ne manquent pas pour détecter ce type de fraudes : « Nous avons des statistiques d’activité, en particulier pour les médecins, c’est ce qu’on appelle le RIAPS, les relevés individuels d’activité, qui nous permettent aussi de situer un peu le profil de chaque praticien par rapport aux praticiens de la même spécialité ou du même mode d’exercice, et de voir ceux dont les pratiques attirent notre attention parce que pas du tout dans les clous » poursuit le Dr Mestre.Heureusement, ces pratiques délictueuses restent marginales et ne représentent qu’une goutte d’eau dans le déficit du Ruamm, mais c’est toute une profession aujourd’hui qui est montrée du doigt.
Le reportage de Bernard Lassauce et Patrick Nicar