Vendredi dernier, le lycée Dick Ukeiwë du Grand Nouméa a été le théâtre d’une violente rixe entre une soixantaine de jeunes. Si aucun blessé n’est à déplorer, ce nouvel incident relance le débat sur les violences à l’intérieur et aux abords des établissements scolaires.
Sur le papier, l’école se veut un sanctuaire de sécurité. Mais dans les faits, c’est parfois le lieu de violents affrontements, comme la rixe qui a eu lieu ce vendredi 30 avril 2021, devant le lycée du Grand Nouméa. "Il y avait plein de gens cachés dans les brousses, dans les buissons, derrière les voitures. Il y avait de la fumée partout... c'était un peu comme dans les films", se souvient Matteo, élève au lycée; il était aux premières loges la semaine dernière.
Ces bagarres sont récurrentes, surtout le mercredi et le vendredi soir, à la sortie des cours. "Ce vendredi, ça n'avait jamais pris cette ampleur", explique la réprésentante de l'UGPE, Union des groupements des parents d'élèves, du lycée.
On est responsables de nos enfants, et c'est à nous de se bouger pour faire quelque chose parce que ces jeunes là demain, seront des adultes; en tant que parents, c'est notre devoir d'être présents.
Ecoutez son témoignagne complet, au micro de Coralie Cochin.
Gwenaëlle Haelehai
Des outils pour contrecarrer les violences
Malgré les apparences, le nombre d’incivilités a chuté en un an : moins 30 % selon Gérald Giacomino, le chef du service de la vie scolaire, de la santé et du social au vice-rectorat. "On a créé une application qui s'appelle "Persévérance", qui permet de remonter ces incivilités et ces violences qui nous font constater une baisse significative", explique-t-il. En 2019, 254 faits ont été recensés; sur l'année 2020, on est tombés à 175.
Pour endiguer ce phénomène de violences scolaires, le vice-rectorat a développé plusieurs outils. C’est le cas des "élèves pairs", un dispositif créé l’an dernier avec la gendarmerie. Au Lycée Dick Ukeiwë, 71 élèves ont été formés.
Les élèves-pairs sont des élèves référents dans leur lycée, ils servent en premier lieu de médiateur pour éviter les rixes mais aussi de lanceurs d'alertes quand il peut y avoir ce type de phénomènes.
C'est d'ailleurs grâce à eux que les forces de l'ordre ont été alertées vendredi dernier, pour la rixe devant le lycée.
Mais la solution miracle n’existe pas. A chaque nouvelle situation, le vice-rectorat tente d’apporter des réponses en fonction du contexte. "On a créé une équipe mobile de soutien, qui est composée de deux personnels et qui ont pour vocation à apporter un appui aux établissements pour faire l'analyse des causes, des tensions, des violences... y compris sur la question des abords", explique Gérald Giacomino.
Pour ce qui est du lycée Dick Ukeiwë, sa situation géographique est l’une des causes du problème. Il est au carrefour de plusieurs lignes de bus. Une rencontre avec la mairie est prévue, d’ici la fin de la semaine.
Anne-Claire Lévêque recevait dans l’invité de la matinale radio ce mardi 4 mai, Gérald Giacomino, chef du service de la vie scolaire, de la santé et du social du vice-rectorat.