Ce sera le point d’orgue politique de la semaine: le Congrès de la Nouvelle-Calédonie désignera vendredi son président et son nouveau bureau. Une élection qui reste très ouverte, voire incertaine, au vu de ce qui s’est passé le 17 mai à l'installation des assemblées de province.
Angélique Souche et Bernard Lassauce, avec F.T.•
A quelques jours de cette séance très attendue, tous les scenarii semblent possibles, pour la succession de Gaël Yanno à la présidence du Congrès. Ce week-end encore, d'intenses négociations ont eu lieu entre les partis et et en interne.
Le scénario d'un non indépendantiste
Premier scénario : l’élection au perchoir d’une personnalité non indépendantiste, une hypothèse conforme à la majorité des électeurs calédoniens. Ces provinciales ont présenté un rapport de l’ordre de 55 % des suffrages exprimés en faveur des listes favorables au maintien dans la France. Or, on sait que Calédonie ensemble a refusé la présidence du Congrès «offerte» par l’Avenir en confiance.
Calédonie ensemble, l'Avenir en confiance ou l'Eveil océanien ?
Si le parti de Philippe Gomès ne revient pas sur sa décision, il reste à Sonia Backès deux options : proposer un président ou une présidente issu(e) de ses propres rangs, ou faire le choix de l’offrir à un autre allié objectif sorti des urnes, à savoir l’Eveil Océanien de Milakulo Tukumuli, et ainsi consentir à la main tendue tant attendue ces derniers jours.
Le second scénario s’écrit donc en creux. Un président indépendantiste pourrait être élu, faute d’entente solide entre l’Avenir en confiance, Calédonie ensemble et l’Eveil océanien. Car de ce côté de l’hémicycle, nul doute que la solidarité jouera à plein en faveur de la candidature éventuelle de Roch Wamytan, qui pourra compter sur 26 voix.
Abstention ou vote blanc ?
Et au vu des relations exécrables entre Calédonie ensemble et l’Avenir en Confiance, il n’est pas totalement exclu que Philippe Gomès prône – comme ce fut le cas à la province Sud – l’abstention ou le vote blanc. Ce qui équivaudrait à favoriser indirectement le candidat indépendantiste. Pour rappel, le dernier communiqué du parti annonçait : «C’est en mouvement libre que Calédonie Ensemble abordera les prochaines étapes de la mise en place institutionnelle.»
Tout un suspense également décrypté par Bernard Lassauce.
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie se réunit en séance solennelle le vendredi 24 mai, à partir de 9 heures. Au programme:
• l’élection du président;
• l’élection des autres membres du bureau à savoir huit vice-présidents, deux secrétaires et deux questeurs;
• l’élection des membres de la commission permanente, puis de son organisation interne;
• l’élection des membres des quatorze commissions intérieures, puis de tous les bureaux;
• la désignation des représentants au sein des organismes extérieurs.