La deuxième consultation référendaire sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie s'est conclue dimanche sur 53.26 % pour le Non à l'indépendance. Alors que le Oui profite d'une mobilisation historique et atteint 46.74 %. Leçons d'un vote...
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#1. Le Non l'emporte
A l'époque, le rapport de force (56.7 % pour le Non, 43.3 % pour le Oui) avait été jugé plus serré qu'attendu. Or dimanche, ce Non, qui obtient cette fois 53.26 % des suffrages exprimés, a vu son avance grignotée par la progression de l’autre bulletin.
Analyse globale des résultats avec Yvan Avril :
Référendum 2020, retour sur les résultats
#2. Le Oui réduit l’écart
#3. Participation record
La journée de vote a déroulé un scénario similaire, fait de files devant les bureaux et d’attente qui s’est parfois comptée en heures. Les référendums motivent décidément bien davantage que les autres scrutins. A travers toute la Calédonie, ou presque, à l’exception, le taux de participation a été à la hausse : au Sud, au Nord et dans la province Îles où 38 % des électeurs avaient boudé les urnes en 2018.
La mobilisation est globale, elle est dans toutes les communes.
- Pierre-Christophe Pantz, docteur en géopolitique
Le point sur la participation avec Loreleï Aubry :
La mobilisation était notamment visible à Nouméa, comme le montre ce reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Judith Rostain diffusé dimanche, lors de la soirée électorale :
Les jeunes, notamment, se sont plus mobilisés que d'habitude. C'était le cas à Koumac, comme le montre ce reportage de Martin Charmasson et Louis Perin, diffusé dimanche soir avant les résultats.
#4. En faveur des indépendantistes
Et surtout à Nouméa. Dans la capitale, le Oui n'est majoritaire que dans six bureaux sur 54 et pourtant, il progresse de cinq points.
Le point de Stéphanie Chenais :
Référendum 2020, résultats à Nouméa
Tour d’horizon de Stéphanie Chenais :
Référendum 2020, le vote dans le Grand Nouméa
#5. Un pays clivé
Géographique, d’abord : le Nord et les îles choisissent massivement la pleine souveraineté.
La province Sud, elle, reste massivement attachée à un avenir dans la République française. Plus des deux-tiers des habitants ont voté Non.
Pour aller plus loin dans la fracture territoriale, toutes les communes de l’Est on fait le choix majoritaire du Oui. Quand l’Ouest et le Grand Nouméa sont plutôt placées sous le signe du Non.
Le scrutin aura aussi souligné une nouvelle fois des fractures communautaires - entre les Kanak et les autres, mais aussi sociales.
Bref, en deux ans, dans les grande lignes, rien n’a vraiment changé.
L’analyse de Mathieu Ruiz-Barraud :
Référendum 2020, les enseignements
#6. Rebelote d’ici 2022 ?
L’analyse de Mathieu Ruiz-Barraud :
Référendum 2020, vers un troisième scrutin
#7. L'Etat, cible des critiques
Comme attendu, les représentants politiques se sont opposés sur presque tous les sujets dimanche soir, lors du débat télévisé sur NC la 1ere. Malgré tout, un point fait consensus : la position, en retrait, adoptée par l’Etat ces derniers mois sur la question calédonienne.Les explications de Mathieu Ruiz-Barraud :
Référendum 2020, l'Etat jugé peu présent
#8. Sous les drapeaux
Même si l'après-scrutin a été dominé par un déferlement de drapeaux et de cortèges indépendantistes, du moins dans l'agglomération nouméenne. Seuls les militants du Oui semblaient de sortie jusque tard dans la nuit.
Le fil de cette journée à revivre dans notre minute par minute numérique: