En ordre de marche, le comité des sages. C’est le message adressé par ses membres jeudi 5 août, depuis une conférence de presse au centre Tjibaou. Il leur est arrivé de hausser le ton, durant les deux précédentes campagnes référendaires. A un peu plus de quatre mois du 12 décembre, ils se disent prêts.
Une douzaine de personnalités
Aujourd’hui, le comité regroupe une douzaine de personnalités, choisies par cooptation. Outre le nouveau président, Jean-Pierre Flotat, il s'agit de Jean-Pierre Aïfa, le père Rock Apikaoua, Laura Eurimindia, Nisie Filitoga, Brigitte Hardel, Anne-Marie Mestre, Marie-José Michel, Elie Poigoune, Marie-Claude Tjibaou, Billy Wapotro. Sans oublier Jean Lèques, président honoraire.
Des Calédoniens aux parcours très différents, qui ont un devoir de neutralité. "Le point commun qui nous réunit, pour ceux qui ont vécu la période des années quatre-vingts donc la guerre civile, puisque c’était une guerre civile à la fin, c’est de ne plus [vouloir] revoir ce qui s’est passé", estime Jean-Pierre Taieb Aïfa.
Eviter l’affrontement. Quand on évite l’affrontement, on évite les morts, on évite les deuils, mais aussi que les gens entrent dans une certaine amertume.
Sa mission, garder la parole
Le comité a été initié en décembre 2017, avant la première consultation d'autodétermination prévue par l'Accord de Nouméa, et ses représentants sont présentés comme des gardiens de la parole.
Il est chargé de veiller à ce que les propos de campagne et les débats qui ont lieu dans ce cadre ne blessent la société calédonienne. Une autorité morale qui a vocation à être saisie, ou à s'autosaisir, quand le vivre ensemble est atteint.
Notre rôle est de veiller à ce que le débat public se passe dans un climat serein et apaisé.
De la veille, aux initiatives
Au-delà de ces interventions publiques, le comité exerce une veille autour des diverses déclarations, avec une attention particulière sur les réseaux sociaux. Il a par ailleurs rencontré les partis politiques, et différentes associations. Mais aussi la jeunesse calédonienne. Des visites ont été organisées au collège de Magenta, à Canala, ou encore au Régiment du service militaire adapté.
Billy Wapotro réalise que cette jeunesse connaît mal le passé de son pays. "A la maison, les parents ont déjà donné un point de vue", relève-t-il. "Et ce n’est pas construit. Il faut que les élèves aient un recul par rapport à l’histoire pour avoir de l’auto-critique, pour se construire leurs repères et prendre leurs propres décisions."
Le reportage de Stéphanie Chenais :
La démarche du comité des sages
Dernière alerte
La dernière fois que le comité a tiré la sonnette d’alarme, c’était en décembre 2020. Durant le conflit entourant la cession de l’usine Vale. Concernant le référendum, à ce stade, il estime que le climat reste calme.
Jean-Pierre Flotat sera dimanche 8 août l'invité du JT sur NC la 1ere. En attendant, voyez la présentation du comité par David Sigal et Carawiane Carawiane :