Référendum 2021 : le FLNKS appelle à la non-participation de la consultation

Dans un communiqué partagé ce 20 octobre 2021, le FLNKS dénonce la volonté de L’État de maintenir la date du 12 décembre pour la 3ème consultation référendaire. Et appelle le camp indépendantiste à la non-participation de la consultation. Explications.

Alors que le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, s’est exprimé ce mardi 19 octobre 2021 sur la question du report ou non du référendum - évoquée en raison de la crise sanitaire - et qu’il a réaffirmé la volonté de l’État de maintenir la date du 12 décembre prochain, le FLNKS a partagé ses inquiétudes. Dans un communiqué dévoilé ce mercredi 20 octobre par le bureau politique, le parti indépendantiste constate que “le gouvernement français s’entête à vouloir faire primer la campagne présidentielle dans le seul but de solder l’Accord de Nouméa sous son quinquennat au détriment de la consultation sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.”

 

Un appel à la non-participation 

Une attitude que dénonce le FLNKS, qui pour eux, "priverait les Calédoniens d’une campagne équitable”. Le bureau politique s’inquiète également du lendemain de la consultation. Selon eux, si la décision est contestée, elle n’apportera pas “la sérénité nécessaire pour la poursuite de discussions consensuelles sur l’avenir institutionnelle du Pays.” 

Face à ces arguments, le secrétaire général du groupe politique, Jean Creugnet, demande plusieurs choses  : 

  • Que les groupes politiques représentés au sein des institutions ne donnent pas suite aux demandes visant à participer à une éventuelle consultation qui pourrait se dérouler le 12 décembre 2021
     
  • Que le camp du Oui à l'indépendance s’inscrive dans une démarche de non-participation à la consultation référendaire si la date venait à être maintenue au 12 décembre 2021
     
  • L’appel à la non-participation de la consultation
     
  • Le report de la date de la 3ème consultation après les élections présidentielles de 2022

Invité de la matinale radio ce jeudi 21 octobre, le président du gouvernement, Louis Mapou, s'est exprimé sur le sujet : 

Que le référendum se tienne le 12 décembre ou qu'il soit reporté, de toutes les façons, l'obligation de rassembler le peuple Calédonien est de vigueur. La décision revient à l'État puisqu'il la revendique depuis deux ans (...) en ce qui nous concerne nous avons deux ans pour travailler, quelque soit la décision qui sera prise (...) Il faut que le référendum se tienne dans les meilleures conditions.

Louis Mapou, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

Les précisions de Charlotte Mannevy

 

Une cause plaidée à l’ONU 

Pour rappel, hier soir, le représentant permanent et ambassadeur de la Papouasie Nouvelle-Guinée a plaidé auprès des Nations Unies hier, à New-York, pour un report du troisième référendum "à un moment approprié lorsque la situation s'améliorera."

Il en a également profité pour suggérer d'organiser une mission de visite des Nations unies en Nouvelle-Calédonie. Le but ? Leur permettre d’examiner la situation du territoire dans le contexte du processus d'autodétermination.

Le camp "Les voix du Non" informe de la reprise de sa campagne référenfaire 

De son côté, "Les Voix du Non", a partagé un communiqué de presse ce jeudi 21 octobre informant de la reprise de sa campagne référendaire. "Nous déplorons que le FLNKS instrumentalise la situation sanitaire pour justifier d’un report du référendum. Ainsi, nous informons aujourd’hui les Calédoniens du redémarrage de la campagne référendaire des "Voix du Non" dans le respect des règles sanitaires", peut-on lire. Le groupe politique a conclu : "Cela fait désormais 30 ans que la Nouvelle-Calédonie a rendez-vous avec son histoire et chacun a eu déjà beaucoup de temps pour défendre sa vision de l’avenir en particulier ces 3 dernières années."

Calédonie Ensemble s'est également prononcé suite au communiqué du FLNKS. "En appelant à la non participation a la consultation du 12 décembre 2021 le FLNKS prend le risque de mettre le pays tout entier dans une impasse politique et de faire bégayer l’histoire", pouvait-on lire dans une publication Facebook.