Référendum le 4 octobre : réactions contrastées à cette date définitive

Virginie Ruffenach, Victor Tutugoro, Philippe Dunoyer, Jacques Lalié et Milakulo Tukumuli.
La prochaine consultation sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie se tiendra bel et bien le 4 octobre. D’abord prévu le 6 septembre, le scrutin est reporté à cause du coronavirus. Les réactions à la date définitive sont à la hauteur de l’absence de consensus politique sur le sujet. 
 

L'AEC satisfait

Au Congrès, l’Avenir en confiance s’avère le seul groupe politique satisfait de la décision découlant du dernier conseil des ministres. A savoir organiser la prochaine consultation sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie le dimanche 4 octobre, date qui ne faisait pas consensus localement.

Virginie Ruffenach sur la date du référendum

 

Pour nous, l’objectif était que cette date soit la plus proche possible, afin que nous puissions aller au-delà de ces consultations et donner d’autres perspectives ensuite, aux Calédoniens. Alors bien sûr, nous sommes satisfaits de cette décision.
- Virginie Ruffenach, cheffe de groupe Avenir en confiance au Congrès

 

Les élus CE «partiellement insatisfaits»

Calédonie ensemble, de son côté aurait souhaité que le conseil des ministres opte pour la date du 25 octobre. Le parti craint une moins grande mobilisation des électeurs. 

Philippe Dunoyer sur la date du référendum

 

Nous nous sommes toujours positionnés en disant que plus la date était lointaine, plus on avait [de chances] de mobiliser les Calédoniens sur ce rendez-vous exceptionnel de leur histoire. Le gouvernement a fait le choix de maintenir le 4 [octobre]. Nous étions satisfaits d’avoir été partiellement entendus pour le 4. Je dirais que nous sommes partiellement insatisfaits de ne pas avoir été entendus pour le 25. 
- Philippe Dunoyer, député, Calédonie ensemble

 

Déception des indépendantistes, en désaccord sur l'utilisation des couleurs tricolores


Les indépendantistes sont déçus. Ils penchaient davantage pour le report au 25 octobre.

Jacques Lalié sur la date du référendum

 

On se rend compte que l’Etat ne nous écoute pas. Nous sommes les principaux concernés par rapport à ce processus de décolonisation parce que le FLNKS, c’est 90 % du peuple colonisé.
- Jacques Lalié, groupe UC-FLNKS et Nationalistes 


Même désappointement au sein du groupe Uni, qui acte toutefois ce choix du conseil des ministres. En revanche, il conteste sa décision d’autoriser l’utilisation du drapeau tricolore lors de la campagne référendaire.

Victor Tutugoro sur la date du référendum

 

Le Premier ministre, c’est lui qui fixe les conditions. On le fera, on ira voter le 4 octobre. Par contre, on aurait souhaité que, pour le drapeau, les choses soient comme pour le premier référendum. Là aussi, le Premier ministre a pris sa décision. Nous avions laissé entendre que nous allons faire un recours au Conseil d’Etat.
- Victor Tutugoro, groupe Uni

 

Le regret de l'EO

Quant aux élus de l’Eveil océanien, ils déplorent également que le choix n'ait pas été à une autre date.

Milakulo Tukumuli sur la date du référendum

 

J’aurais préféré que la demande indépendantiste de décaler au 25 octobre soit maintenue. Une certaine forme d’équilibre, et de consensus politique hors comité des signataires. 
- Milakulo Tukumuli, Eveil océanien


Le reportage d'Antoine Le Tenneur et Nicolas Fasquel :
©nouvellecaledonie