Pour la troisième fois, le Non à l'indépendance l'emporte en Nouvelle-Calédonie et cette fois, très largement : 96,5% des voix, selon les résultats définitifs provisoires, et 3,5% pour le Oui. Une victoire écrasante à nuancer par la très faible participation. Sur environ 185 000 électeurs inscrits, seul 80 000 se sont déplacés dans les 307 bureaux de vote, soit 43,88% d'entre eux.
Cette participation en très forte baisse par rapport aux référendums de 2018 et de 2020 montre à quel point le scrutin de ce dimanche 12 décembre a été particulier, marqué par l'appel à non-participation des indépendantistes. Ils n'ont pas pris part à la campagne électorale officielle mais ont multiplié les appels à ne pas aller voter.
Très forte abstention
Les partisans du Oui ont majoritairement suivi les consignes des partis qui invitaient à ne pas aller voter. Ainsi dans les communes ayant voté majoritairement pour le Oui en 2018 et en 2020, certains bureaux de vote sont restés quasiment déserts. Des assesseurs s'inquiétaient de l'impossibilité pour certains électeurs de se déplacer en raison de la pré-alerte cyclonique et du risque de débordements des rivières en raison des fortes pluies annoncées.
De plus, la situation sanitaire avec la reprise très forte de l'épidémie depuis début septembre avait laissé craindre une abstention chez les électeurs. Le Sénat coutumier avait proclamé ce 12 décembre en "jour de deuil", en mémoire des disparus du Covid. Ce dimanche, un citoyen de Nouméa qui s'était présenté dans son bureau de vote n'a pas pu y accéder car il refusait de porter un masque, obligatoire.
Pas d'incidents en marge du scrutin
"Aucun indicent", "aucun débordement" assurait le Haussariat une heure après la fermeture des bureaux de vote. Le point à 20h :
Seuls faits à déclarer, un barrage routier érigé dans la matinée puis démonté par les gendarmes sur un axe de l'Île des Pins. Des manifestants avec des banderoles contre le vote s'étaient aussi installés à l'entrée sud de Païta. Enfin, le général de division Marietti, commandant des forces de gendarmerie pour le référendum, évoque "deux faits majeurs qu’on pourrait signaler sur la veille des réseaux sociaux : un appel à la destruction des urnes, la personne est actuellement en garde à vue, et un autre appel, à la destruction par des moyens explosifs."
Cette troisième consultation, prévue par l'Accord de Nouméa, se déroulait sous très haute surveillance. Environ 2000 gendarmes et policiers étaient déployés en renfort sur l'île et des arrêtés interdisant la vente d'alcool ou de carburants à emporter ainsi que le port d'armes ont été pris. Plusieurs commerces ont fermé leurs portes plus tôt, voire pour la journée.
Déclaration du président de la République
Emmanuel Macron doit s'exprimer aux alentours de 23h, heure calédonienne, pour réagir au résultat de la troisième consultation référendaire. Son allocution sera à suivre en direct sur les antennes de NC la 1ère.