Les Calédoniens ont voté pour la troisième fois en quatre ans ce 12 décembre. Il s’agissait encore une fois de répondre à la question: "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ". Si 43,9 % seulement des électeurs se sont rendus aux urnes, ils ont massivement répondu Non à la question, 96,5 % contre 3,5 % pour le Oui.
Un résultat qui a fait réagir le monde économique qui attendait avec impatience que la Nouvelle-Calédonie entame une nouvelle page de son histoire.
"Le résultat seul ne suffit pas" pour la CPME
Dans les locaux de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), pas d’émotion particulière au surlendemain du 3ème référendum. Car, pour Yann Lucien, si le Non à l’indépendance l’a emporté, les questions institutionnelles demeurent en suspens. Et le résultat seul du scrutin ne suffit pas à relancer l’économie.
"Pour moi, le résultat seul ne suffit pas puisqu’aujourd’hui, on a une partie de la population qui ne s’est pas exprimée. Peu importe le résultat qu’il y aurait eu" explique le président de la CPME. "Aujourd’hui, l’avenir c’est le vivre ensemble, c’est de travailler ensemble… dans nos entreprises on n’a pas d’indépendantistes, de loyalistes, de personnes qui sont neutres. On a des gens qui travaillent ensemble et sont obligés de travailler ensemble car c’est le monde de l’entrepreunariat, le monde de l’entreprise".
"Un projet collectif à définir" pour le Medef
Même son de cloche du côté de la présidence du Medef. Pour Mimsy Daly, il y a urgence à trouver collectivement des réponses aux enjeux économiques que sont l’investissement ou encore la création d’emplois et d’entreprise.
"Nous accueillons avec satisfaction la fin de cet épisode référendaire. La Nouvelle-Calédonie a besoin de se lancer dans cette nouvelle phase qui est celle du projet. Un projet collectif à définir avec l'ensemble de la société civile et du corps politique de façon à retravailler les fondamentaux économiques et sociaux sur lesquels baser la relance de notre économie et de notre territoire. Donc oui beaucoup de satisfaction face à la situation apaisée que nous avons vécue ce week-end et nous espérons rapidement, dès que le temps sera venu, nous mettre autour de la table pour travailler à ce projet commun".
Un projet qui devra être défini durant les 18 prochains mois, période de transition prévue à l’issue de l’Accord de Nouméa. D’ici juin 2023, un nouveau statut devra être établi puis, à son tour, validé par voie référendaire.
Le reportage Loreleï Aubry et Cédric Michaut