C’est un fait rare en Nouvelle-Calédonie. Vendredi 8 juillet, un détenu a été remis en liberté. Grâce à la loi du 8 avril 2021, il a bénéficié d’un recours de son avocat. Ses conditions d’incarcération au Camp-Est ont été jugées "indignes". "En France, ce sont des décisions attendues au niveau national", assure Me Marie-Katell Kaigre, avocate du barreau de Nouméa. "Cette loi est applicable depuis octobre".
Deux types de détenus concernés
Mais est-ce que cette loi est une porte ouverte à d’autres détenus qui voudront, par le biais de leur avocat, déposer un recours devant le juge des libertés et de la détention ? Pour la juriste, cette réforme concerne deux types de détenus. "Il y a ceux qui sont en début de peine et ceux qui sont en fin de peine. Elle ne permet donc pas des mises en liberté massive".
Un recours difficile à mettre en œuvre
Cette loi tend à garantir le droit au respect de la dignité. La personne, même libérée, reste soumise à un contrôle judiciaire strict en attendant son jugement. Ainsi, le recours est défini selon plusieurs critères. "Le juge va permettre à l’administration de justifier les conditions de détention. Il peut se rendre sur place pour constater la réalité", indique Me Kaigre. "Mais il est difficile à mettre en œuvre", insiste l’avocate. L’objectif de cette réforme est d’obtenir des mesures correctrices au Camps-Est.
L’évolution des conditions de détention au Camps Est
Depuis un peu plus d’une dizaine d’année, l’Observatoire International des prisons (OIP) suit le dossier du Camps-Est et les conditions difficiles des détenues. Son objectif est de clairement dégorger les prisons.
Aujourd’hui, la façon dans la prison est gérée, c’est un problème
Pour l’OIP, il faut investir sur l’accompagnement. "Pourquoi dépenser tant d’argent dans des places de prisons qui se détériorent vite ?", interroge Maire-Katell Kaigre, qui est la correspondante de l’OIP en Nouvelle-Calédonie. "En plus de ça, elles sont surencombrées. [Il faut, NDLR] Plutôt investir sur les accompagnements, sur un diagnostic psychiatrique [des détenus], par exemple dès leur entrée". Le coût de la détention d’une personne est aujourd’hui de 3,5 millions de francs CFP par an.
L'entretien complet avec Cédrick Wakahugnème à retrouver ici.