Lors de la crise sanitaire, commencée en septembre 2021, le suivi n’a pas été facile pour certains élèves. Si la continuité pédagogique a été assurée, certains jeunes ont eu plus de difficultés. Ils n’ont pas eu la chance d’être accompagnés par un adulte. C’est pourquoi dans le Nord, des tests de positionnement sont organisés pour comprendre les besoins des élèves et aux îles, les jeunes des tribus se mobilisent pour aider les enfants à faire leur devoir après l’école. Autre problématique de cette rentrée scolaire : le port du masque à l’école, qui fait toujours débat.
Faut-il porter un masque à l’école ?
Depuis la rentrée, le masque a été supprimé pour les élèves du premier degré du Sud et des Iles. Il reste obligatoire dans les écoles primaires de la province Nord, et dans l’ensemble du pays pour les collèges, lycées, ainsi qu’à l’université. Après six mois de mise en application, le port du masque est souvent mal vécu par les élèves, surtout en période de grosses chaleurs.
Je le vis très mal, c’est insupportable d’avoir le masque en cours, surtout qu’on n’entend pas les professeurs quand ils parlent.
jeune collégienne
La consigne passe d’autant plus mal que les élèves sont autorisés à retirer leur masque, une fois dans la cour. Un manque de cohérence, c’est aussi ce qu’observe Julie, professeure de Païta. "On ne sait pas qui parle et comme c’est la rentrée, on ne connait pas encore les visages, ça fait trois semaines et on n’arrive pas à les reconnaître ni même à retenir leurs prénoms" explique-t-elle.
Dans le corps médical, certaines voix s’interrogent aussi sur les conséquences du port du masque sur les jeunes aussi bien sur le plan physique que moral. Avec l’allégement progressif des mesures anti-covid, face à un variant Omicron moins virulent, cette contrainte sera-t-elle bientôt levée ?
Le reportage complet de Coralie Cochin
Des tests de positionnement pour accompagner au mieux les élèves
Des outils ont été mis en place par la direction de l’enseignement de la Nouvelle Calédonie, par le biais des inspecteurs de l’enseignement primaire. Ce sont des tests de positionnement en maths et français, qui sont en train d’être passés, par exemple dans les écoles de la 4ème circonscription, pour permettre de positionner les élèves, par rapport à leurs besoins.
Ecoutez Malika Basquin, inspectrice de la quatrième circonscription, de Canala à Hienghène, au micro de Marguerite Poigoune
Les enseignants spécialisés seront mis à contribution. Ces outils de positionnement ont aussi pour but de prévenir la difficulté scolaire et les risques d’illettrisme dans les années à venir.
Dans le cadre de ce programme, une rencontre est prévue ce jeudi 3 mars entre l’inspectrice de la 4ème circonscription, les enseignants spécialisés et les psychologues, de Canala, pour traiter ces tests, et examiner ce qu’il en ressort. Cela permettra d’aller sur des pistes de remédiation.
Lifou : les jeunes des tribus aident les enfants après l’école
A Drehu, dans certaines tribus de l'île, des jeunes se sont engagés à accompagner les enfants pendant les études du soir. C'est le cas à la tribu de Qanono, qui accueille les élèves du lundi au vendredi, dans les locaux de la FSEND. "J’ai envie d’aider mes petits frères et mes petites soeurs parce que j’ai envie qu’ils réussissent… comme nous on n’a pas eu cette chance-là d’avoir les études du soir, ça m’a donné envie" explique une jeune fille, qui aide les enfants bénévolement.
Une dynamique lancée par un mouvement baptisé Trejine, qui plaît beaucoup aux parents. "A la maison, quand c’est avec maman, ça n’écoute pas. L’étude du soir, c’est formidable, ça va le pousser à travailler après les heures de cours" confie la maman du jeune Christian. Et les résultats scolaires de chaque élève sont suivis de près par l’équipe d’encadrement.
Le reportage de Clarisse Watue
Un projet éducatif en Province des Îles
L’accompagnement et l’épanouissement des élèves, se traduit aussi aux Loyauté, par ce nouveau plan développé par la collectivité : le PEPIL, le projet éducatif de la Province des Îles. Il a été présenté aux différents acteurs de l’enseignement au Eika de Qanono. Le fruit de mini débats, de colloque et de divers entretiens menés en 2020. Il s’agit d’un document qui fixe les objectifs et les recommandations pour favoriser la réussite de l’enfant des îles Loyautés.
Les explications de Clarisse Watue
Après Lifou, le projet éducatif de la province des Iles sera restitué à Maré, à Ouvéa et à Tiga.