Report des provinciales : les réactions politiques à l’adoption du texte par l’Assemblée nationale

L'Assemblée nationale, à Paris.
Après le Sénat, l’Assemblée nationale vient à son tour de voter en faveur du report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie. Le vote a eu lieu ce mardi matin. Gros plan sur les réactions politiques.

71 voix pour. 31 voix contre. Ce mardi matin pour nous, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi visant à décaler les élections provinciales. Le texte est donc définitivement adopté. Les élections qui devaient se tenir au mois de mai pourront être organisées jusqu’au 15 décembre 2024, au plus tard. Une décision votée par les députés de la majorité, de la droite, du parti Socialiste et du Rassemblement national. Voici les réactions.

Nicolas Metzdorf, député  : "On ne peut pas lutter contre le nationalisme en Europe et le soutenir dans le Pacifique Sud"

Les députés calédoniens se sont bien sûr exprimés au cours du débat dans un hémicycle clairsemé. Face aux propos des membres de l'intergroupe NUPES, Nicolas Metzdorf (groupe Renaissance) déclare à la tribune : "J’entends sur ces bancs les relais du repli sur soi qui tentent de faire reculer le gouvernement. A ceux-là, je dis qu’on ne peut pas lutter contre le nationalisme en Europe et le soutenir dans le Pacifique Sud." Et de rassurer les autres députés, animés par le doute : "J’entends aussi ceux qui redoutent une montée des tensions. A ceux-là, dont certains comptent parmi mes amis, je leur réponds que la peur, mauvaise conseillère, fait toujours faire les mauvais choix et prendre les mauvaise décisions."  

Son intervention est à retrouver ici  

Philippe Dunoyer, député : "Une décision qui donne le temps aux discussions tripartites de s’ouvrir pour la négociation d’un nouvel accord global et consensuel"

De son côté, le rapporteur du texte Philippe Dunoyer (groupe Renaissance) a également défendu ce projet de loi organique qui s’accompagnera sous peu d’un projet de loi constitutionnelle. Celui-ci arrivera en commission des lois du Sénat mercredi 20 mars avant un examen le 26 mars en séance, afin d’élargir le corps électoral du pays sous condition de dix ans de résidence. 

"Le texte a deux vertus. D’abord, celle de donner du temps au temps. De permettre enfin que des discussions tripartites s’ouvrent, que des négociations puissent se mener. J’espère qu’un accord global et consensuel pourra prendre la suite de l’Accord de Nouméa, un accord global qui aurait été décidé par les formations politiques locales et l’État. L’autre intérêt de ce texte, c’était de donner du temps nécessaire à la révision du corps électoral parce que, indépendemment de ces discussions, il faut procéder à des corrections pour corriger les effets que l’écoulement du temps a eu sur la conception du corps électoral."

Son intervention est a retrouver ici 

Son post Facebook à l’issue du vote : 

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer : "Ceux qui ne veulent pas voter ce texte ne respectent pas la volonté des Calédoniens"

"À ceux qui ne veulent pas voter le texte parce qu’ils disent que la volonté des Calédoniens n’est pas respectée, excusez-moi, mais si je puis me permettre, c’est ceux qui ne veulent pas voter ce texte qui ne respectent pas la volonté des Calédoniens", a estimé Gérald Darmanin avant que les députés ne procèdent au vote. Et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer de préciser que "le Congrès, qui est largement dominé par les indépendantistes, a voté cette demande de report" avant de revenir en détails sur le contexte des trois consultations référendaires de 2018, 2020 et 2021.

Son intervention est à retrouver ici 

Sonia Backès, cheffe de file des Loyalistes : "C'est une excellente nouvelle !"

Réaction, également sur les réseaux sociaux, de la cheffe de file des Loyalistes, Sonia Backès, qui se réjouit : "Le report des élections provinciales a été définitivement adopté à l’Assemblée nationale pour 71 voix (du PS au RN) contre 31 (LFI, Ecolos, communistes) ! C’est une excellente nouvelle ! Il ouvre la porte à la partie la plus difficile du combat : la réforme constitutionnelle visant à dégeler le corps électoral et, par amendement, à rééquilibrer le Congrès." 

Le post Facebook de Sonia Backès, à l'issue du vote à l'Assemblée nationale, accompagné de l'intervention vidéo de Nicolas Metzdorf.