VIDÉO. Report des provinciales : retour sur une séance particulière à l’Assemblée nationale

La séance de l'Assemblée nationale dédiée au report des provinciales ©nouvellecaledonie
Les prochaines provinciales n’auront pas lieu en mai. Le projet de loi organique a été adopté à la majorité absolue ce lundi heure de Paris, à l’Assemblée nationale. Mais dans un hémicycle clairsemé. Cela n’a pas empêché des débats parfois houleux. Retour sur cette séance importante pour la Nouvelle-Calédonie.

Comme un dialogue impossible, entre Nicolas Metzdorf et Jean-Victor Castor, sur la légitimité d’être Calédonien en 2024. La scène se passe ce lundi heure de Paris, au sein de l’Assemblée nationale, dans la salle des Quatre-Colonnes. Un échange très animé entre le député Renaissance et son homologue guyanais qui siège dans le groupe "Gauche démocrate et républicaine - Nupes". Il illustre la séquence parlementaire qui vient de se dérouler à Paris.

Détails du vote

Après deux heures de séance publique au Palais-Bourbon, parfois houleuse et tendue, les députés ont adopté à la majorité absolue le projet de loi organique qui reporte les très importantes élections provinciales. Elles doivent avoir lieu au plus tard le 15 décembre 2024, au lieu de mai. Nombre de votants, 104, dans un hémicycle qui peut en recevoir 577. Qui a voté quoi ? Pour, 71 : camp présidentiel, Parti socialiste, Les Républicains et Rassemblement national. Contre, 31 : France Insoumise, communistes et écologistes.

Lire aussi : Report des provinciales, les réactions politiques à l’adoption du texte par l’Assemblée nationale

Le résultat du vote à l'Assemblée nationale, le 18 mars 2024, sur le report des provinciales.

L'enjeu du corps électoral

En Calédonie, environ 42 000 électeurs ne sont pas autorisés à désigner les puissantes assemblées provinciales, le corps électoral étant gelé. Le gouvernement national entend l’ouvrir aux personnes résidentes depuis au moins dix ans. L’opposition de gauche a dénoncé un passage en force. Un débat politique qui a vite tourné sur le fait colonial.

Passes d'armes

Parmi les opposants au texte, relate l’AFP, la cheffe des députés Insoumis Mathilde Panot a critiqué la "méthode employée", "d'une brutalité à l'autre" avec un "ultimatum" du gouvernement pour mener à bien sa réforme constitutionnelle. "Vous ne proposez aucune solution alternative", a répondu Gérald Darmanin. "Ne confondez pas les débats, il y aura un débat constitutionnel qui viendra", a-t-il insisté.

Une passe d'armes a aussi brièvement opposé le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer à Jean-Victor Castor qui fustigeait la "position colonialiste et paternaliste" du gouvernement. "Vous n'allez pas me faire le coup du fait colonial ou de la vision colonialiste”, a répliqué Gérald Darmanin, “je suis petit-fils de colonisés”.

Compte-rendu détaillé de la séance, à l'écrit et en vidéo

Étape suivante

Prochain rendez-vous, très sensible, autour du dossier calédonien : la réforme constitutionnelle. Commission des lois du Sénat ce mercredi, avant la séance publique le 26 mars. Entre les deux, le FLNKS tient à Dumbéa un congrès très attendu.