Rétro sport 2018 : la Calédonie dans les étoiles

Mathieu Frei se rapproche des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
Des performances de haut vol, des parcours remarquables récompensés, et des personnalités marquantes qui nous ont quitté: l’année sportive 2018 s’est achevée avec son lot d’émotions, contrastées.

Au sommet de leur discipline

C’est un rêve inaccessible pour la très grande majorité. Une quête incessante et courageuse d’une poignée d’athlètes hors-normes. Le très haut niveau est extrêmement difficile à atteindre, et briller parmi les meilleurs l’est encore plus. Revenir sur l’année sportive écoulée, c’est donc en premier lieu mettre en avant celles et ceux qui réussissent cet exploit. La Nouvelle-Calédonie peut se targuer d’en compter quelques-uns, comme le navigateur Mathieu Frei de la société des régates calédoniennes. Aux côtés de Noé Delpech, il est devenu vice-champion du monde de dériveur 49er au Danemark cette année, champion de France élite, et 4e de la coupe du Monde à Tokyo sur le plan d’eau des prochains Jeux Olympiques. Saison extraordinaire qui fait de lui un candidat plus que crédible pour ces J.O 2020.
Mathieu Frei (à gauche) et Noé Delpech, vice-champions du monde de 49ER

 

Pluie de médailles

Autre étoile cette année : Lara Grangeon. Un triplé inédit aux championnats de France d’eau libre sur 5, 10 et 25kms, du bronze à Glasgow au niveau européen, le tout accompagné par cinq médailles aux championnats de France en petit bassin, dont deux titres sur 1500m nage libre et 200 papillon. La preuve éclatante d’un talent complet, capable de s’adapter à la nouveauté, et de durer dans le temps et la performance. 40 titres en carrière en championnat de France, cela paraît juste irréel. Cette forme olympique et cette constance, elle la partage avec Pierre Fairbank, fort de quatre nouveaux titres handisport de champion d’Europe sur 100, 200, 400 et 800m fauteuil à Berlin. Il a devancé à chaque fois son partenaire d’entraînement, Nicolas Brignone, qui ne cesse de progresser à son contact.
Pierre Fairbank, médaillé sur 400m fauteuil aux championnats d'Europe de Berlin.


Au bout des efforts, la reconnaissance 

Mais les sommets ne sont pas toujours atteints par les performances. Certains événements d’une carrière sportive ont valeur d’accomplissement au regard d’un parcours. La sélection en équipe de France A prime de Soana Lucet en est l’exemple. Où l’histoire d’une basketteuse, contraint à l’exil après une blessure, passée par la Belgique puis l’Allemagne, avant de revenir dans la lumière en 1ère division française, et de connaître l’immense fierté d’intégrer la famille bleue.
Soana Lucet (2e a gauche) retenue en équipe de France A prime pour un stage dans la région bordelaise.
Le footballeur Roy Kayara est lui devenu le premier calédonien à se qualifier - avec une équipe océanienne (Team Wellington, NZ) - pour le Mondial des clubs de la FIFA. En bonus : un titre de meilleur joueur de la ligue des champions d’Océanie pour le cadre de Hienghène Sport. Faute d'entente sur son contrat, il n'a pu disputer cependant le match de barrage de cette compétition perdue par Wellington aux tirs aux buts contre Al Aïn (3-3, 3-4 aux TAB). 
Roy Kayara, sacré meilleur joueur de la Ligue des Champions d'Océanie 2018 de football.


Derrière, ça pousse vite !

2018 l’a rappelé : la Nouvelle-Calédonie ne manque pas de talents, et le réservoir d’espoirs ne désemplit pas, toutes disciplines confondues. La trajectoire de la handballeuse Suzanne Wajoka en est l’illustration. Son récent capitanat en équipe de France moins de 20 ans confirme la valeur montante de la joueuse du Fleury Loiret handball. L’ancienne pensionnaire du pôle océanien avait connu les Mondiaux moins de 18 ans, en août.  
Sur les tatamis, le judoka Alexis Mathieu, vice-champion d’Europe junior, poursuit son ascension. Et à 16 et 17 ans, Noïc Garioud et Clément Colmas se sont invités parmi les meilleurs mondiaux de SUP, en s’offrant notamment les deux premières places du Colombia Gorge Paddle Challenge en Oregon, aux Etats-Unis. Une course phare du calendrier.
Alexis Mathieu aux championnats d'Europe juniors de judo. ©Youtube
Noïc Garioud vainqueur du Challenge Gorge Paddle en Oregon
Clara Cwajgenbaum, titrée à l'ITF du Vanuatu.

Chez les plus jeunes encore, il y a des pépites. En tennis, Clara Cwajgenbaum et Emma Jouy sont en tête du classement français des moins de 13 ans. Clara qui prépare actuellement un tournoi sénior en Australie pour début janvier, avant une compétition internationale junior de grade 4 en Nouvelle-Zélande.

Des bénévoles qui surmontent les épreuves

Le sport, un concentré de sensations et d’émotions, ressenties par les pratiquants, mais aussi les dirigeants. Gérard Salaün, président du comité régional de cyclisme, peut en témoigner, lui qui avait connu le tragique décès d’un coureur métropolitain sur le Tour de Nouvelle-Calédonie l’an passé. Une compétition emblématique du territoire, depuis 1967. Se relever d’une telle épreuve n’était pas chose aisée. Le dirigeant l’a fait avec détermination, courage, et décence. L’édition 2018 s’est bien déroulée, sur un parcours réduit, avec le champion de France amateur sur route, Geoffrey Bouchard, dans le peloton, ainsi que deux équipes d’Ouvéa.
Gérard Salaün, à droite, lors de l'échange d'une coutume pour l'inauguration de la stèle en hommage à Mathieu Riebel.
Dès le retour sur la grande terre, pour la 3e étape, un hommage a été rendu à Mathieu Riebel, devant la stèle érigée en sa mémoire, dans le col de la Pirogue. Un moment d’une grande émotion. Le dirigeant a par ailleurs récemment annoncé la venue prochaine, début janvier, de l’équipe de France sur piste, en préparation pour deux manches de Coupe du Monde. Pour le cyclisme calédonien, et ses 22 titres nationaux sur des anneaux, la nouvelle est superbe.


Ils resteront dans les cœurs 

Jules Hmeun était vice-président de la FCF au moment de sa disparition.
Pour conclure, une pensée à ceux, très investis dans le sport, qui nous ont quitté cette année. Jules Hmeun laissera l’image d’un sportif et  dirigeant ouvert et souriant. Médaillé aux Jeux du Pacifique en athlétisme, sélectionné en équipe de Nouvelle-Calédonie de football, joueur, entraîneur, sélectionneur, dirigeant, il a tout connu et grandement contribué au développement du football. De Lössi, à Kirikitr, du comité des îles à son poste de vice-président de la fédération calédonienne. Gérard Delmas, une figure de la sélection, est lui aussi parti rejoindre d'autres cieux
Yves Beaumont, surnommé "papa", s'en est allé cette année.
Le golf calédonien gardera lui dans son cœur Yves Beaumont, décédé à l’âge de 78 ans. « Papa », comme il était surnommé, a fait partie des hommes à l’origine de la création du golf de Tina aux côtés de Jacques Lafleur. Il en a pris la tête pendant près d’une décennie, avant d’en devenir président d’honneur.