Risque requin : le gouvernement réglemente le traitement des eaux usées sur les bateaux de plaisance

La marina de Port-Moselle, à Nouméa, en 2020.
A partir d'une certaine longueur, les bateaux de plaisance stationnés en Nouvelle-Calédonie devront être équipés de toilettes et gérer leurs eaux usées. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a pris cette décision en lien avec le plan requin.

Avis aux plaisanciers calédoniens. Réuni ce mercredi 29 mars en séance collégiale, le gouvernement a pris une décision qui concerne le traitement des eaux usées sur les bateaux en marina et au mouillage dans les baies. Il a, en fait, modifié un texte lié à la sécurité et l’habitabilité des navires. "Ça vient mettre en place une règlementation sur le traitement des eaux grises-eaux noires qui n'était pas prévue jusqu'à présent en Nouvelle-Calédonie", explique Christopher Gygès, à l’origine de cette évolution avec un autre membre du gouvernement, Gilbert Tyuienon.

Ce que ça implique

Une mise en adéquation avec la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires. Les "eaux grises", ce sont les eaux pas trop sales produites à bord par les lavabos, les douches, la vaisselle ou le nettoyage du pont. Les "eaux noires", ce sont les eaux très sales provenant des toilettes. Selon le compte-rendu transmis par le gouvernement, tout navire concerné devra "être équipé de toilettes et, soit d’un système de récupération et de stockage des eaux noires résultant de leur utilisation, soit d’un système de traitement des eaux noires, ainsi que d’un système de récupération et de stockage des eaux grises". 

Bateaux dépassant huit mètres

La nouvelle norme va s'appliquer aux bateaux de plaisance dépassant huit mètres. Ces mesures seront obligatoires pour tous les navires neufs immatriculés en Calédonie, dès que cet arrêté aura été publié au journal officiel. Les propriétaires de navires existants auront un an pour se mettre en conformité. 

Un impact à "minimiser"

Quel rapport avec les requins ? "Le développement de marinas et la densité croissante de navires de plaisance dans certaines zones ont fait naître une sérieuse préoccupation quant aux dommages potentiels que l’activité de plaisance pourrait causer à l'environnement marin, et potentiellement au risque requin croissant ces dernières années", lit-on dans le communiqué du gouvernement. "Par conséquent, le développement des activités de plaisance doit être accompagné par des mesures appropriées afin de minimiser leur impact sur l'environnement des zones côtières." En mai 2019, c'est dans une marina de Nouméa que le petit Anthony a été très gravement blessé par un squale.

Convention à l'horizon

La réglementation déclenchée ce mercredi "était une demande forte des comités du plan requin, où il y a la province Sud, la mairie de Nouméa et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie", précise l'élu Loyalistes. Christopher Gygès annonce la signature d'"une convention très prochainement" avec diverses mesures liées au risque requin, et "différentes propositions en fonction des compétences des collectivités. Pour la Nouvelle-Calédonie, on avait la compétence de réglementer ces traitements des eaux grises-eaux noires"