Sécurité routière [5/5] : le permis de conduire brille trop souvent par son absence

La direction des infrastructures, de la topographie et des infrastructures terrestres à Nouméa.
Le cinquième et dernier volet de notre série sur la sécurité routière se focalise sur le permis de conduire. En Nouvelle-Calédonie, le permis à points n'existe pas. Pourtant, beaucoup de conducteurs n'ont pas, ou plus, le précieux sésame rose.

Cette réalité se retrouve dans les chiffres de la mortalité routière. Depuis le 1er janvier 2023, dans quatre cas sur dix, le conducteur impliqué dans l'accident n’avait pas de permis de conduire valide. 

Un taux de réussite bas

Premier problème, le faible taux de succès au code de la route. En moyenne, seulement 30 % des personnes réussissent l'examen (17 % des candidats libres, contre 50 % des inscrits en auto-école). "Parfois, c'est le manque de préparation, d'apprentissage", explique Sabrina Argiriou, directrice adjointe de la DITTT . "Il y aussi la compréhension des questions. La sensation qu'on peut réviser, peut-être, dans son coin ou venir tenter sa chance un peu. Sur le code de la route, une nouvelle banque de questions va être déployée pour rendre justement les question plus compréhensibles sur le dernier trimestre de l'année 2023." 

Seulement 70 moniteurs

Autre piste d’amélioration, renforcer le maillage du pays en auto-écoles. On compte 70 moniteurs sur toute la Calédonie. C’est trop peu. A 37 ans, Audrey vient de s’inscrire au tout nouveau centre qui forme les moniteurs d’auto-école, situé au Mont-Dore, à Boulari.

L'accès à un emploi

Une vocation, pour cette habitante de Ouégoa. "C'est un métier que j'ai toujours voulu faire, confie-t-elle. Le contact avec la population, aider les frères, les cousins, à la tribu pour pouvoir accéder à l'emploi en obtenant [le] permis." Et de dresser un constat : "En province Nord, il y a de moins en moins d'auto-écoles. Le fait de participer à cette formation, c'est de commencer en centre-ville et faire un retour vers la province Nord pour pouvoir mieux développer." 

Abdelkader Moumène dirige un centre qui forme les moniteurs d’auto-école au Mont-Dore, à Boulari.

Système D

Pour beaucoup d’apprentis conducteurs, c’est encore le royaume de la débrouille, pour passer son permis. C’est ce que constate Abdelkader Moumène, à l’origine de ce centre de formation de moniteurs. "A Boulari, on forme la population de Yaté, cite-t-il en exemple. On a des candidats au permis de conduire qui viennent en stop, en pouce. Ils ont une volonté de faire pour avoir leur permis, il n'y a pas d'obstacle pour eux. On a aussi des exemples en Brousse où on se mutualise avec un proche. On lui paie son essence, mais souvent c'est le taxi, pour aller dans la commune la plus proche, où il ya une auto-école."

Au collège

Dernière nouveauté : le code sera bientôt obligatoire et gratuit à partir de la troisième. Avec un premier test sur mille élèves, dès l’an prochain.