Depuis le début de l'année, 35 personnes sont mortes sur les routes de Nouvelle-Calédonie. En comparaison, il y en a eu 28 dans l'Hexagone, où les habitants sont 200 fois plus nombreux.
Dans 44% des cas, le conducteur n'avait pas son permis de conduire. Une vitesse excessive a été un facteur aggravant dans 68% des accidents mortels. Et le non port de la ceinture de sécurité dans 74% d'entre eux. C'est ce qu'il ressort des statistiques de la Direction des infrastructures, de la topographie et des transports terrestres (DITTT).
15 millions de budget pour l'expérimentation
"Face à ces constats, il est urgent d'agir. Inclure l'enseignement obligatoire du code de la route dès l'adolescence, au collège est une réponse" pour Virginie Ruffenach. "Les experts estiment en effet que plus on responsabilise jeune, plus on a de chance de changer les comportements." Rendre cet enseignement gratuit permettrait aussi de lever "un frein financier qui empêche certains d’accéder au permis de conduire". Et de faciliter la réussite à l'examen, qui est aujourd'hui de 30% seulement.
À lire aussi >>> La conduite accompagnée accessible dès 15 ans
L'élue Rassemblement a donc déposé une proposition de délibération en ce sens au Congrès. Le texte a été présenté ce jeudi. Une version "très modifiée, très amendée pour prendre en compte les propositions et contributions" des élus des autres partis.
Virginie Ruffenach au micro de Coralie Cochin :
À l'unanimité, ils ont voté pour une expérimentation. Elle concernera 1 000 élèves de 3e et de seconde et débutera à la rentrée 2024. Le coût est estimé à 15 millions de francs par le directeur de la DITTT, qui propose de les prendre sur son budget prévention routière, alimenté par les 150 millions de recettes tirées en moyenne chaque année des amendes.
Et après ?
"En 2023, nous avons mis 60 millions sur la table", principalement pour des actions de sensibilisation, "indispensables", et l'achat de radars. Ces derniers acquis, des fonds seront disponibles, indique-t-il aux membres du Congrès, soucieux de ne pas aggraver la situation budgétaire de la Nouvelle-Calédonie. Et après ?
La DITTT évalue à 300 millions de francs le coût pour la société de chacune des victimes de la route.
Virginie Ruffenach
Avant de décider d'une généralisation du dispositif, "il faudra un bilan, y compris financier", insiste Milakulo Tukumuli, de l'Eveil océanien. La proposition le prévoit dès octobre 2024.
Le coût des victimes pour la société sera certainement mis en parallèle. "La DITTT l'évalue à 300 millions de francs pour chacune", souligne Virginie Ruffenach. Celui de l'enseignement du code de la route aux élèves de 3e et de seconde, du public et du privé, devrait représenter 110 millions de francs par an, si les estimations avancées s'avèrent exactes.