Alors que le marché mondial du nickel respire, la SLN manque toujours cruellement d’oxygène. Elle a accusé quinze milliards CFP de pertes en 2017 et encore 1,8 milliard au premier trimestre 2018. Explication d’un paradoxe inquiétant.
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Un nickel à plus de 6,5 dollars la livre, voilà qui devrait faire les affaires des métallurgistes calédoniens, et de la SLN en particulier. Pourtant, la vieille dame et ses 1900 salariés continuent à lutter pour la survie de l’entreprise. Les bénéfices procurés par la bonne tenue des cours sont vampirisés par les coûts de production de la société, prise en tenaille entre un prix de l’énergie qui ne cesse d’augmenter et une parité dollar-euro très défavorable.
Retrouvez également le reportage d’Olivier Jonemann.
Doniambo à crédit
Les pertes n’en finissent pas de s’accumuler - encore 1,8 milliard au premier trimestre 2018 - et Doniambo vit toujours à crédit. Sur 63 milliards de prêts obtenus en 2016, il lui reste moins de la moitié et malgré ses efforts, elle compte toujours parmi les usines les moins compétitives au monde. Les espoirs fondés sur le plan de performance SLN 2020 restent vains pour l’instant.Des conditions de production catastrophiques
Les mesures, notamment les changements d’organisation destinés à augmenter la productivité sur mine, n’ont toujours pas été validées par les syndicats. Pire, les conditions de production sur site ont été catastrophiques ces derniers mois. La faute aux intempéries, accentuées par certains actes d’incivilités. Il faut savoir, par exemple, que les deux incendies de cette année sur la serpentine de Kouaoua coûtent plus de 60 millions de francs à la société (lire par ailleurs en encadré).Objectif ultime
Echec aussi des négociations sur le coût de l’électricité, alors que l’énergie représente 30 % des coûts de production. Les leviers d’économie s’amenuisent, poussant la SLN à revoir et à encore accentuer son plan de performance pour atteindre son objectif ultime : descendre le coût de production à 4,5 dollars la livre d’ici la fin de l’année. Ce qui suppose de trouver un milliard d’économies supplémentaires.Retrouvez également le reportage d’Olivier Jonemann.