Sonia Backès, présidente de la province Sud : "La Nouvelle-Calédonie ne peut pas remonter si les trois usines s’effondrent"

Sonia Backès, invitée politique ©nouvellecaledonie
La récente visite de trois ministres, la crise dans le nickel, le texte sur le dégel du corps électoral ou les discussions pour l’avenir : autant de sujets évoqués ce dimanche par Sonia Backès. Elle était l’invitée du journal télévisé, ce 25 février. Une interview enregistrée à Paris.

Ils ne manquent pas, les sujets politiques d’actualité. La présidente de l’assemblée provinciale Sud, et cheffe de file des Loyalistes, en a abordé plusieurs ce dimanche 25 février, dans le journal télévisé. Un entretien de Sonia Backès avec Jean-Michel Mazerolle enregistré depuis Paris.

La visite ministérielle

La semaine dernière, la Calédonie recevait trois membres du gouvernement Attal - Gérald Darmanin, Marie Guévenoux et Eric Dupond-Moretti. De cette triple visite officielle, l’invitée du JT retient “beaucoup d’accompagnement de l’Etat, sur des sujets très importants. En tout, ils ont presque laissé cent milliards de francs Pacifique en Nouvelle-Calédonie”, a-t-elle lancé.

La crise du nickel

L’actualité, c’est bien sûr la mise en sommeil de l’usine KNS pour six mois, le temps de trouver un nouvel industriel. “Mais un repreneur ne viendra que s’il a un coût de l’énergie compétitif par rapport à l’international, que s’il peut exporter ce qu’il n’est pas capable de transformer localement (…) C’est le pacte nickel que Bruno Le Maire nous propose de signer le 25 mars”, a déclaré Sonia Backès en évoquant “un sujet majeur, avec des risques absolument extraordinaires. La Nouvelle-Calédonie ne peut pas remonter si les trois usines s’effondrent.”

Le rendez-vous de Ko We Kara

“Il y a eu une grosse marque d’unité la semaine dernière, à Ko We Kara”, a-t-elle dit de sa “rentrée politique, qui n’est ni une candidature ni un début de campagne”, dix jours après un grand meeting non indépendantiste à Nouméa. Le début d’une année qualifiée de “cruciale”, notamment parce que se profile l’examen d’une loi constitutionnelle destinée à dégeler le corps électoral pour les provinciales. Le vote passera-t-il ? “Je le souhaite, c’est d’ailleurs en partie pour ça que je suis là cette semaine”, a indiqué l’élue calédonienne en déplacement dans l’Hexagone. ”Il nous faut aller voir l’ensemble des parlementaires pour avoir une majorité sur le dégel du corps électoral”.

Les positions indépendantistes

Le sujet a été l’occasion, pour elle, de lancer plusieurs attaques envers les indépendantistes. Sur le gel, qualifié d’”antidémocratique”, mais aussi sur la répartition actuelle des sièges au Congrès de la Nouvelle-Calédonie - “un électeur du Sud pèse deux fois moins qu’un électeur des Îles”. Le tout en se référant aux violences survenues mercredi dernier durant la manifestation de la CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain - “quand ils n’ont pas ce qu’ils veulent, ils vont casser”.

Les discussions sur l'avenir institutionnel

Concernant la recherche d’un accord institutionnel, des échanges entre loyalistes et indépendantistes ont été initiés. “La prochaine réunion aura lieu le 8 mars, avec l’ensemble des partis indépendantistes”, a annoncé Sonia Backès. “Ça avance. On a fait un certain nombre de propositions. La balle est dans le camp des indépendantistes qui doivent revenir vers nous avec des propositions ou des contre-propositions.” Et de glisser : “Il faut que les indépendantistes aient ce courage, d’aller dire aux électeurs : 'Les Calédoniens ont voté trois fois non donc ce ne sera pas l’indépendance, ce sera quelque chose qui sera dans la République française'.”