"Je vous le demande, les indépendantistes craignent-ils l’avis des Calédoniens?", interroge Sonia Backès, présidente de la province Sud, dans une lettre ouverte adressée à Daniel Goa, président de l’Union Calédonienne. Une réponse qui fait suite au courrier adressé par le président de l’UC au ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu jeudi dernier. Courrier dans lequel, était évoquée l’incitation à la non participation de l’électorat des indépendantistes, au référendum.
"La crise sanitaire ne doit pas être instrumentalisée, à des fins politiciennes"
Une lettre dans laquelle l’élue loyaliste évoque premièrement, le contexte sanitaire. "Aujourd’hui, les différents indicateurs, nous laissent espérer une possible sortie progressive de la crise. S’ajoute à cet espoir, l’excellente progression de la vaccination, puisque ce sont aujourd’hui 74% des calédoniens de plus de 12 ans qui ont reçu une première dose, auxquels s’ajoutent les 8 629 personnes guéries et donc immunisées pendant plusieurs semaines. Soit près de 80% de la population en partie protégée", assure Sonia Backès.
"Nous ne sommes pas sortis d’affaire, mais nous sommes sur la bonne voie. C’est pourquoi, la crise sanitaire ne doit pas être instrumentalisée, à des fins politiciennes", ajoute la présidente de la province Sud.
L'occasion de revenir sur la demande d'organisation de la troisième consultation, formulée par les indépendantistes, "dès que la possibilité en a été offerte". "Vous le savez, cette consultation n’était pas obligatoire. Après deux votes favorables au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République, vous auriez pu chercher les voies et moyens pour construire ensemble une solution qui nous unisse, plutôt que de nous diviser une fois de plus. Vous avez fait le choix, d’exiger ce référendum", déclare l’élue loyaliste.
Document sur les conséquences du Oui et du Non
Autre point majeur : le document sur les conséquences du Oui et du Non, qui selon la cheffe de file des Républicains calédoniens, "a pourtant mis fin aux ambiguïtés que vous avez entretenues trop longtemps sur le sujet".
Elle rappelle les conséquences du résultat, soit le maintien de la France "à nos côtés" en cas de Non, ou l'arrêt de la "solidarité nationale", en cas de Oui. Prenant pour exemple, la crise sanitaire et les besoins liés. "Ce n’est pas de "l’autosatisfaction", que de constater à quel point nous serions démunis sans la France", poursuit Sonia Backès. "Pas de vaccin gratuit, pas de moyens humains pour compléter nos équipes soignantes, pas d’aide financière pour payer les coûts liés à cette crise".
"Boycott électoral"
L'élue loyaliste désigne également cette possible non participation à la troisième consultation comme un "boycott électoral". "Aujourd’hui, comme en 1987, vous laissez entendre que vous seriez prêts à vous engager dans la voie d’un boycott électoral. Serions-nous prisonniers de notre passé?", interroge Sonia Backès.
Elle poursuit. "Comment imaginer que l’ONU comprenne que vous ne participiez pas à un référendum que vous avez vous-même demandé, qui s’organise dans les meilleures conditions sécuritaires et sanitaires, devant 250 observateurs extérieurs, venus surveiller les opérations électorales?".
Le 3e référendum doit être maintenu
La présidente de la province Sud ajoute et martèle, que la troisième consultation doit être maintenue au 12 décembre prochain. "Le référendum doit avoir lieu à la date prévue. Bien entendu, nous serons attentifs, à ce que l’État prenne toutes les précautions nécessaires, afin que la consultation se déroule dans les meilleures conditions sanitaires", conclut la cheffe de file des Républicains calédoniens.