Dans le cadre de l’opération Solid’art en soutien au monde culturel, nous donnions la semaine dernière la parole, dans le journal télévisé, à différents artistes de Nouvelle-Calédonie. Comment ont-ils vécu le confinement? Quel regard portent-ils sur l’après Covid ? Témoignages et projections.
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Mardi 30 juin, Stéphane Piochaud
L’un des rares comédiens professionnels de Calédonie, Stéphane Piochaud est actuellement à l'affiche de la pièce Fin mal géré écrite par Jenny Briffa.Sa «parole d’artiste» recueillie par Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :
Mercredi 1er juillet, Pierre Hukane et Claire Cousergue
Saxophoniste dans plusieurs groupes, le "touche à tout" Pierre Hukane est également comédien.Sa «parole d’artiste» recueillie par Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :
Un autre rendez-vous d’information, l'invité de la matinale radio, recevait Claire Cousergue, la trésorière du tout jeune Syndic’Art :
Jeudi 2 juillet, Max et Evariste Wayaridri
Graphiste de formation, Maxa longtemps travaillé dans le spectacle vivant avant de revenir à son premier amour, le design. Sa spécialité : relooker les vieux meubles et les objets d’art papous.Sa «parole d’artiste» recueillie par Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :
Ce même JT recevait Evariste Wayaridri, directeur de la Sacenc.
Un entretien à retrouver ici :
Vendredi 3 juillet, Pash
Pascal Teouri, alias B-boy Pash, est un danseur de hip-hop au parcours exemplaire, de ses débuts à Rivière-Salée avec Résurrection, à la compagnie Moebius.Sa «parole d’artiste» recueillie par Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry
Le confinement
• «Le confinement, paradoxalement, je l’ai bien vécu, dans le sens où j’étais bien, à la maison, avec ma compagne et ma fille. En tant qu’artiste, ça a fait sauter des projets et encore, je fais partie des privilégiés. Heureusement, par exemple, qu’il y a la pièce Fin mal géré, que je joue en ce moment, qui marche très bien, et qui va pouvoir, petit à petit, au fur et à mesure, rattraper un peu les choses. En plus, le confinement est venu se superposer à une crise économique et culturelle, artistique, qui existe déjà depuis quelques années.»- Stéphane Piochaud
• «Pendant le confinement, j’étais très impacté, sachant que je n’avais plus de toit. J’étais forcé de rester chez mes parents. Et impacté financièrement parce que toutes mes activités se sont arrêtées. Plus de cours, plus un sou, quoi. Je vivais aux dépens de mes parents, pour être clair.»
- Pierre Hukane
• «Cette période de confinement, je l’ai vécue assez bien, malgré tout, parce qu’Isabelle de la DZ Galerie m’avait confié quelques œuvres papoues. Du coup, j’avais du travail à la maison. Enfermé chez moi, j’avais assez de temps pour créer. Ça a été une période positive. Mais il y a eu aussi le mauvais côtés; je n’ai pas pu travailler pendant un mois. Les ressources, forcément sont amenées à manquer.»
- Max
• «C’était vraiment un rêve pour moi, faire de ma passion un métier. Le mois du confinement, c’était la Quinzaine du hip-hop. On avait une vingtaine de dates, qui seront annulées au dernier moment. On devait partir aussi en Belgique pour un concours national de breakdance là-bas, un battle. On devait partir à Hawaï pour faire le Festival des arts du Pacifique au mois de juin… S’il n’y pas d’événements, s’il n’y a pas de spectacles, on vit pas.»
- Pash
L’après Covid-19 et les difficultés
• «Ce dont on souffre le plus au niveau du spectacle vivant, c’est le manque de diffusion. Il faut faire d plus en plus de créations, chaque année, pour réussir à vivre de ce qu’on fait. En alliant ça à des interventions en milieu scolaire, des ateliers théâtre ou loisirs pour les adultes, les enfants. Mais ça devient compliqué. Et des gens autour de moi changent de boulot.- Stéphane Piochaud
Le statut de l’artiste
«Pourquoi ne pas faire comme les femmes de ménage, par exemple ? Avec un abattement des charges, où du coup on peut avoir accès de manière simplifiée, facilitée, à la cotisation pour la retraite, pour le chômage. Je pense qu’on est trop influencés par le système métropolitain, de l’intermittence. C’est là, c’est en arrière-fond. Je pense qu’il faut s’en défaire, parce que ce n’est pas possible, de toute façon.»- Stéphane Piochaud
«Cette crise nous a permis de réfléchir sur la situation des artistes. Même avant la crise Covid-19, on vivait déjà dans une situation précaire, financièrement. J’aimerais que les artistes soient soutenus. On fait un travail, certes pas comme les autres, mais c’est quand même du boulot. Qu’il y ait plus de considération par rapport à notre métier.»
- Pierre Hukane
«C’est toujours difficile d’être reconnu en tant que danseur ici parce qu’il n’y a pas de statut particulier pour les artistes. En France, j’avais le statut d’intermittent, j’avais des aides. En revenant ici, c’est là que j’ai vu qu’il manquait quand même quelque chose.»
- Pash
Les attentes
«Je pense que les politiques, en ce moment, ont autre chose sur le feu que la culture et les arts. Je n’attends rien de ce côté-là. C’est à nous, par le biais de la création de collectifs, de faire remonter un peu la réalité du terrain et de faire prendre conscience aux élus, et à la population en général, de ce que c’est que la création artistique ici, en Nouvelle-Calédonie.»- Stéphane Piochaud
L'opération Solid'art a donné lieu à de multiples mises en avant d'artistes dans nos programmes.
A retrouver ici.