Un appel à la grève générale dans le nickel pour alerter sur les enjeux autour des trois usines

Le SGTINC et ses partenaires ont expliqué leur position lors d'une conférence de presse à Nouméa, le 19 janvier 2024.
La possibilité d'une grève générale, annoncée pour le 25 janvier, plane sur les usines de transformation du nickel en Nouvelle-Calédonie et sur les sites miniers à travers le pays. Un recours utilisé par le SGTINC et plusieurs organisations pour se faire entendre, face à la crainte de casse sociale, alors que l'avenir de la filière est en jeu.

“Dans les usines, sur mine, il faut que tout le monde s’arrête. Dans les autres secteurs, on a besoin de solidarité, car l'avenir du pays dépend des trois usines.” Le recours à la grève générale, en l’occurrence le jeudi 25 janvier, est brandi par plusieurs organisations présentes dans le nickel. Un appel lancé par le Syndicat général des travailleurs de l'industrie de Nouvelle-Calédonie, qui compte bien mobiliser ses sections de tout le pays (SLN, Prony resources, Ballande, société Montagnat, société minière de Poro, Centre de formation aux techniques de la mine et des carrières, Cotransmine, groupe Mai, Gemini). 

Mission 

Avec le SGTINC, il y a aussi le Syndicat patronal des acteurs économiques de Nouvelle-Calédonie (Spaenc), le Groupement du Pacifique Sud, le GIE Goro mines et la Fédération pays. Ensemble, ils demandent à être intégrés aux discussions sur le sauvetage de la filière nickel. Des négociations qui ont lieu en ce moment, dans le cadre du plan ébauché par le ministère de l'Economie et des finances, et de la mission dépêchée par Bercy. "Les usines, disent le SGTINC et ses partenaires du moment, ont besoin d'actionnaires industriels, pas de financiers qui gagnent de l'argent sur le dos des Calédoniens (…) Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités et impose une vraie stratégie industrielle pour la Nouvelle-Calédonie." 

Actionnaires

Face aux énormes difficultés traversées par les trois complexes métallurgiques, qui jouent leur survie, ils rappellent que les besoins de financement sont énormes, non seulement pour compenser les pertes, mais aussi pour assurer l'avenir. Or, "les multinationales ne veulent plus payer… même si leurs propres bénéfices sont exorbitants." Certes, considèrent ces organisations, "l'Etat s'apprête à remettre de l'argent pour sauver les usines. Mais sans changement au niveau de l'actionnariat, estiment-elles, l'argent ne servira à rien. Les problèmes de fond resteront les mêmes : mauvaise gestion au quotidien, gaspillage à tous les niveaux, problèmes d'acceptation sociale sur mine…" 

>> Lire aussi le compte-rendu de la mission nickel

Effort des Calédoniens

Et d'évoquer aussi la piste des huit milliards que la Nouvelle-Calédonie pourrait avancer pour participer au plan de sauvetage. "Au final, déplorent le SGTINC et ses partenaires, ce sont les Calédoniens qui aideront, alors que les salariés des usines, les sous-traitants, les patentés (…) sont déjà ceux qui fournissent les plus gros efforts pour sauver les usines."

Voyez le reportage de Martin Charmasson et Christian Favennec

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