2020 coïncide avec les 20 ans du droit à l'avortement en Nouvelle-Calédonie. Au Médipôle, à Koutio, le centre d'orthogénie, qui devait voir le jour en 2017 n'est toujours pas ouvert.
Natacha Lassauce-Cognard et Gael Detcheverry (avec L.C) •
Cela fait trois ans que les médecins attendent l'ouverture du centre d'orthogénie.... Au départ, ce lieu devait être dédié à la santé sexuelle et devait accueillir les femmes désirant avorter."C'est nettement mieux que ce que l'on propose aujourd'hui, où les patientes sont à côté de femmes enceintes. Donc pour la confidentialité, pour la discrétion, pour le vécu de ces femmes qui ne viennent pas de gaieté de coeur, ce n'est pas cool. Avoir un centre isolé, c'était une qualité de prise en charge que l'on voulait offrir " explique le docteur Samuel Salama, médecin coordinateur du centre d'orthogénie du Médipôle.
Se donner les moyens
Aujourd'hui, l'endroit est désert. Il n'y a pas de matériel adapté dans les salles de soins, ni de patientes dans les chambres.
La problématique, c'est surtout d'avoir des moyens à la fois matériels et humains pour mettre en place des structures qui soient dédiées à cette activité et que notre activité d'IVG ne soit plus au sein de nos consultations et des autres activités. Il faut un parcours de soins dédié.
Dr Erick Camus, chef du service de gynécologie obstétrique.
"Je suis encore scolarisée et je préfère terminer ma scolarité, ensuite je verrais pour avoir un enfant. J'ai plusieurs personnes dans ma famille qui sont concernées par ça et souvent, elles n'en parlent pas et elles continuent leur grossesse car souvent elles ne sont pas au courant de l'IVG ou ne savent pas comment ça se passe" confie-t-elle.