L'"Alliance urgence construction" dresse un point d'étape quant à la situation désastreuse dans le bâtiment

Nouveau signal d'alarme émis par l'"Alliance urgence construction", le 5 novembre, à Nouméa.
Les acteurs de la filière bâtiment en Nouvelle-Calédonie, unis au sein d’un collectif, posent un constat sans équivoque : avec un tiers d’entreprise en faillite et une activité au plus bas, l’"Alliance urgence construction" demande aux décideurs de relancer le secteur à travers de nouveaux projets.

Comme son nom l’indique, l’"Alliance urgence construction" regroupe des acteurs du BTP, dans le but de sauver les entreprises et donc les emplois. Elle réunit des fédérations de patrons, comme celle du BTP, des architectes, ou encore des industries. Mais également des syndicats inquiets pour l’avenir des salariés. 

"Ça fait déjà un moment qu’on s’aperçoit qu’on ne se bat plus avec des revendications. Aujourd’hui, c’est carrément l’entreprise qui est fermée", pointe Etueti Vaamei, secrétaire général du Soenc BTP. Et d’insister sur le besoin de voir les représentants syndicaux "rentrer discuter avec le patron parce qu’on a besoin de faire travailler nos gens".

Un exemple

L’immeuble Medcity est en train de se bâtir dans le centre-ville de Nouméa. Un chantier d’un peu plus d’un milliard CFP. Pour la société de gros œuvre SCB, c’est le seul gros chantier de l’année 2021. Un avenir incertain, pour des employés inquiets. 

Heureusement qu’on a pu décrocher ce chantier qui nous a sauvés pour cette année. Mais j’ai peur pour la suite de l’année et l’année prochaine, pour nos employés et pour moi. J’espère avoir du travail.

Fabrice Vanhalle, chef de chantier à SCB

 

Quelques appels d'offre…

Après plus d’une douzaine de rencontres avec les décideurs institutionnels et les bailleurs, le collectif a vu quelques appels d’offre sortir. Tels que le futur siège du FSH - le Fonds social de l’habitat - ou encore le plateau technique de la province Sud.

…et des questions

"La première question : est-ce que ces travaux vont réellement démarrer ? La deuxième question : est-ce qu’il va y avoir d’autres appels d’offre ?", modère Silvio Pontoni, président de la Fédération calédonienne du BTP.  Leur budget global, relativise-t-il, "va être à quinze milliards CFP et finalement, notre secteur a besoin de cent milliards CFP par an. En plus, ces quinze milliards, sur certains dossiers, ça se prolongera sur plusieurs années."

C’est vraiment un frémissement. C’est mieux que rien mais ça ne suffira pas.

Silvio Pontoni, fédération du BTP

 

Un contexte de crises

Dans un contexte de pandémie, d’incertitude politique et de crise économique, les professionnels du BTP se montrent très inquiets. L’alliance appelle à mettre en œuvre les grands projets structurants encore dans les cartons, afin de sauver les entreprises.

Voyez le reportage de Brigitte Whaap et Claude Lindor :

©nouvellecaledonie