Manifestation à propos de l’usine du Sud, blocage du port, réactions : une nouvelle journée animée

L’Ican et le collectif Usine du Sud = usine pays se mobilisaient mardi matin devant le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et la province Sud. Les manifestants ont été tenus à distance par les forces de l'ordre, tandis que la justice ordonne le déblocage du port. Le fil de la journée.
Arrivés vers 6 heures, mardi matin, les membres de l’Ican et du collectif Usine du Sud = usine pays entendaient bloquer l’accès au gouvernement et à la province Sud, à Nouméa, en baie de la Moselle. 
  

Pneus et banderoles

Plusieurs dizaines de personnes avaient installé des banderoles, et quelques pneus, devant les deux institutions de la Moselle. Une heure après leur arrivée, les gendarmes mobiles sont intervenus pour libérer l’accès aux institutions. Ils ont fait usage de bombes lacrymogènes afin d'éloigner les manifestants et de débloquer les entrées.

Compte-rendu d'Ondine Moyatea, Charlotte Mannevy et Laurence Pourtau : 
   

Interpeller l'Etat

Pendant quelques minutes, le face à face a été tendu, mais le rassemblement s'est poursuivi dans le calme. Des prises de paroles ont suivi. L'Union calédonienne a ainsi annoncé, par la voix de son président Daniel Goa, qu'elle allait interpeller l'Etat sur son attitude. 
 
 

Demande de table ronde

Le mouvement s’inscrit dans la mobilisation en faveur de l’offre Sofinor-Korea Zinc, qui a vu des accès de Nouméa être bloqués hier. Les manifestants demandent l’organisation, par l’Etat et le gouvernement, d’une table ronde sur la vente de l’usine du Sud. Demande qui n’a pas reçu d’écho favorable jusqu’à présent, selon Anthony Lecren, porte-parole du collectif.
 
 

Quand on appelle au dialogue et que l’on nous envoie les forces de l’ordre, c’est une forme de réponse ! Ce n'est pas celle que l’on préconise, ce n’est pas celle que l’on veut. Il faut que l’Etat saisisse l’opportunité de cette table ronde pour que l’on mette les choses à plat.

- Anthony Lecren, porte-parole du collectif


Compte-rendu radio de Charlotte Mannevy :

Mobilisation devant les institutions

 
 

Séance du gouvernement reportée

A noter que la séance collégiale du gouvernement, qui devait se tenir mardi matin comme chaque semaine, a été reportée. 
 

Blocage à la mairie de Yaté

Ce même mardi matin, le collectif a bloqué les accès à la mairie de Yaté. Une dizaine de personnels administratifs n’ont pas pu regagner leur poste de travail. Un blocage qui, selon la municipalité, n’impactait pas les services techniques et le personnel de cantine.
Ecoutez le maire, Victor Gouetcha, joint par Cédrick Wakahugnème :

Maire de Yaté bloquée

 

Pas terminé

D’autres actions sont prévues dans la semaine, notamment des marches ce mercredi, à Koné, et vendredi, à Nouméa. Relais dans le Nord, à Ouvéa ou Lifou, conseils coutumiers... : les messages se sont succédés, ce mardi, pour appeler à soutenir la démarche du collectif et de l'Ican.
 
L'entrée du port autonome bloquée, samedi matin.
 

La justice ordonne de débloquer le port autonome

Autre blocage toujours d'actualité, celui du port autonome. Et on l'apprenait mardi soir, le tribunal administratif «enjoint» à l’Ican et au collectif «Usine du Sud = usine pays» de lever ce blocage.
C’est ce qu’annonçait par exemple sur les réseaux sociaux Christopher Gygès, porte-parole du gouvernement. Le tribunal administratif donne donc une réponse favorable à la demande en référé de l’exécutif calédonien.
Si les manifestants n’obtempèrent pas, le gouvernement peut «requérir le concours de la force publique pour procéder à leur expulsion».
 

Des entreprises inquiètes

Conférence de presse du monde économique, mardi après-midi, à Nouméa
Des chefs d’entreprise tiraient justement la sonnette d’alarme mardi après-midi. Selon eux, 700 containers déchargés attendent sur le port d’être livrés, et plusieurs bateaux doivent arriver dans les jours qui viennent. Si les forces de l’ordre n’interviennent pas rapidement, s’inquiètent-ils, le port sera saturé et la situation, explosive.
Soutenues par leurs instances représentatives, plusieurs sociétés  envisagent d’ores et déjà de porter plainte contre le collectif «usine pays», pour entrave à la liberté de travailler. Et de réclamer des dédommagements pour les pertes subies en raison de ce blocage.
Le compte-rendu de Caroline Antic-Martin et Cédric Michaut 

 

Sous les containers, la polémique

Autre source de tension sur le port, cette question : la SAT, Société d’acconnage et de transport, bénéficierait-elle de passe-droits de l’Ican pour faire sortir ses marchandises du port ? C’est ce qu’affirme le Syndicat des entreprises de transport maritime. La SAT dément.
Le reportage de Laurence Pourtau et Ondine Moyatea 

 

Prises de position politiques

Cette situation provoque bien sûr des réactions politiques.
  • Les Loyalistes se félicitent de la position ferme de l'Etat, notamment pour rétablir la liberté de circuler.
  • Tout autre son de cloche dans les rangs du FLNKS, qui a appelé aujourd'hui à la mobilisation pour soutenir le collectif Usine du Sud = usine pays.
Le point d'Angéla Palmieri et Judith Rostain : 

 

Prony Resources et les «contre-vérités»

Autre rebondissement de la journée, ce «communiqué detox» diffusé en fin d'après-midi via Vale Nouvelle-Calédonie. Plus de deux pages de «note d'information en réponse aux contre-vérités diffusées par le collectif Usine pays».
Document à lire ici : Ce mercredi 18 novembre, c'est au tour de Sofinor de répondre à ce communiqué de Prony Resources qu'il accuse de contenir plusieurs mensonges. 
A lire ci-dessous :