Vanuatu : l'élection de Sato Kilman sonne-t-elle le glas de la coopération avec l’Australie ?

Sato Kilman, désigné Premier ministre du Vanuatu le 4 septembre 2023
Le nouveau Premier ministre du Vanuatu a annoncé mardi qu'il entendait "revoir" le pacte de sécurité non encore ratifié avec l'Australie. De quoi inquiéter Canberra mais aussi les États-Unis, en pleine lutte d'influence contre la Chine.

Le nouveau Premier ministre du Vanuatu, Sato Kilman, 65 ans, a annoncé mardi qu'il entendait "revoir" le pacte de sécurité signé par son prédécesseur avec Canberra. Les deux pays envisageaient également de créer une armée au Vanuatu. 

"À un moment donné, le gouvernement devra réexaminer la question pour voir si c'est une bonne chose pour le Vanuatu ou non", a indiqué le nouveau chef du gouvernement à la chaîne australienne ABC, en réponse à une question sur cet accord, non encore ratifié. 

En 2012, Sato Kilman avait fait expulser des membres de la police australienne

"Je ne suis pas sûr qu'il soit dans l'intérêt du Vanuatu", a-t-il ajouté. De quoi inquiéter l’Australie mais aussi les États-Unis, qui craignent une rupture avec la politique pro-occidentale menée par son prédécesseur. Et une bascule en faveur de la Chine. 

Dans leur lutte d'influence, les deux pays regardent déjà avec appréhension du côté des îles Salomon, voisines du Vanuatu. En 2022, elles ont signé un pacte de sécurité avec Pékin qui permettrait à la Chine d'y déployer des troupes. Mi-juillet, le Premier ministre a tenté de rassurer : le pacte doit combler les lacunes en matière de sécurité mais il ne constitue pas une menace pour la région Pacifique. 

Au Vanuatu, l'Australie ne garde pas un très bon souvenir de Sato Kilman, dont c'est le cinquième mandat de Premier ministre. En 2012, il avait fait expulser des membres de la police australienne après l'arrestation d'un de ses collaborateurs pour fraude fiscale.