Vente d’alcool : “L’objectif, c’est d’accompagner le retour à la vie normale”, indique Théophile de Lassus, directeur de cabinet du haut-commissaire

Théophile de Lassus, directeur de cabinet du haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie.
Pourquoi la vente d'alcool va de nouveau être autorisée à partir du 19 août ? La sécurité est elle assurée sur l'ensemble du territoire ? Éléments de réponse avec Théophile de Lassus, directeur de cabinet du haut-commissaire. Il était l’invité du journal télévisé de ce mercredi 14 août.

Assurer la sécurité publique sur l’ensemble du territoire, encadrer la réouverture de la vente d’alcool à partir du 19 août, sortir de la crise institutionnelle... autant de sujets évoqués par le directeur de cabinet du haut-commissaire Théophile de Lassus, invité du journal télévisé ce mercredi 14 août. 

NC la 1ère : Le couvre-feu est maintenu, mais quel est l’objectif de l’assouplissement des règles concernant la vente d’alcool sur le territoire ?

L’objectif, c’est d’accompagner le retour à la vie normale et d’accompagner un secteur en grande difficulté. On le fait de manière contingente, pour éviter les débordements. Nous avons la possibilité de revenir en arrière, s’il y a des débordements et on y sera très vigilants. Mais nous voulons aussi attaquer le sujet de fonds de l’alcool en Nouvelle-Calédonie. C’est un sujet que l’on connaissait déjà avant, on en a bien vu les effets pendant cette crise. Il faut qu’on profite de ce temps, pour prendre un certain nombre de mesures collectivement.

Plus de trois mois après le début des émeutes, les Calédoniens sont fatigués, la sécurité n’est toujours pas entièrement assurée, que répondez-vous ?

Effectivement, il y a cette attente et cette frustration qui est très légitime. Les policiers et gendarmes sont à pied d’oeuvre, jour et nuit pour y répondre et aller le plus vite possible avec un certain nombre de résultats. Globalement, sur une grande partie du territoire il y a une stabilisation sur le grand Nouméa, sur la côte Ouest, à l’exception de Poya. Et le point dur, le sujet de Saint Louis, avec ses conséquences pour les habitants du Mont-Dore sud. Mais il y a une amélioration, en grande partie sur le territoire.

La situation est tendue sur la côte Est, pourquoi est-ce toujours si compliqué ?

Sur la côte Est, il reste un certain nombre de chicanes avec une volonté d’émeutiers de continuer à restreindre la vie normale et à s’en prendre aux libertés publiques. Pour autant, la gendarmerie travaille et progresse. Il y a eu la sécurisation de Kouaoua, de Hienghène et la sécurisation en cours de la RP4, qui va jusqu’à Thio. Donc le travail se fait, pour permettre le retour à la vie normale, sur la côte Est. Mais il n’y a plus de communes isolées.

Les habitants du Mont-Dore ont toujours un quotidien extrêmement difficile, est-ce que la RP1 va être rouverte prochainement ?

C’est la volonté du haut-commissaire sur le sujet. Je souhaite rappeler ce qui a été fait pour le Mont-Dore sud. D’abord, l’envoi de trois escadrons mobiles, pour ramener la sécurité. Ensuite, il y a un travail sur les navettes mises en place par la province Sud et les barges affrétées par la mairie du Mont-Dore. L’État a décidé de prendre en charge financièrement et d’accompagner la province Sud sur l’accroissement du nombre de navettes. Et puis l’installation des deux “verrous”.

À Saint Louis, c’est une adversité extrêmement forte avec de nombreux tirs sur les gendarmes, des carjackings, qui ont conduit à fermer cette route pour la sécurité des habitants du Mont-Dore sud. Pendant ce temps, il y a un travail de police judiciaire mené sous l’autorité du procureur de la République, parce que l’objectif c’est de rouvrir la RP1, dans les meilleurs délais.

Il y a aussi des vols et dégradations sur les îles, comme récemment à Maré et à Lifou, est-ce qu’il faut craindre le début de pillages ?

Nous avons une très grande vigilance sur les îles, avec des effectifs qui avaient été renforcés au début de la crise. Il y a eu un déport de population, qui est retournée sur les îles avec un certain nombre d’actes de délinquance. Là aussi, la gendarmerie travaille pour interpeller les auteurs, pour qu’ils puissent comparaître devant la justice.

À Nouméa, le calme est revenu dans une partie des quartiers, mais les habitants de la Vallée-du-Tir ou de Tuband se sentent oubliés. Qu’est-ce qui empêche un retour à la normale dans ces quartiers ?

On a des progrès notamment à Tuband, où, au-delà du travail judiciaire, nous avons travaillé avec la province, la mairie, le gouvernement, les bailleurs sociaux, pour arriver à trouver des solutions. Il faut qu’on arrive à apporter une réponse durable.

Est-ce que vous craignez la date du 24 septembre ?

Bien évidemment, on est très attentifs sur toutes les dates, et notamment celle du 24 septembre. C’est d’abord et avant tout la fête de la citoyenneté, une date qui doit réunir. Ceux et celles qui voudraient profiter de cette date pour diviser, doivent savoir que l’État sera très ferme pour empêcher tout trouble à l’ordre public. Il n’y a aujourd’hui, plus de 13 mai possible. Le 24 septembre, ne sera pas un 13 mai. En raison de l’absence d’effet de surprise d'abord et de la présence, en nombre, de forces de sécurité intérieure.

Retrouvez Théophile de Lassus, invité du journal télévisé de Stéphanie Chenais :

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