Les soldes de février permettront-ils aux commerçants calédoniens de sortir la tête de l'eau ? Rien n'est moins sûr cette année. Alors que la période, synonyme de démarques et de rabais pour les clients, a été lancée samedi 22 février, les premiers retours après quelques jours ne sont guère rassurants.
"Il n'y a personne, les voitures qui passent ce sont des gens qui vont travailler, qui vont chez le médecin, mais pas dans les magasins", déplore Alain Flak, gérant d'une enseigne de prêt à porter à Nouméa. Depuis les émeutes de mai, le chiffre d'affaire de son magasin a chuté de 40%.
Les réductions affichées sur ses articles peinent à attirer les visiteurs, trois fois moins nombreux qu'à la même période l'an dernier. "En 2024, le premier jour des soldes on a eu un peu de monde. Cette année, on a eu trois ventes bradées", confie le commerçant.
Des achats rationalisés
Le constat est le même dans bien d'autres magasins de Nouméa. Alain Navarro, commerçant depuis 37 ans, observe avec désarroi sa maroquinerie désertée. "On dit que les commerçants sont toujours en train de pleurer, qu'il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Mais je n'ai jamais vu une période de soldes comme celle-là", se désole-t-il.
"Aujourd'hui, on va à l'essentiel pour habiller nos enfants et leur permettre de manger avant de se faire un petit plaisir", poursuit l'entrepreneur, qui espère un redressement de l'économie calédonienne dans les prochains mois.
Moins de consommateurs
Invité du JT ce mercredi 26 février, le président du syndicat des commerçants Ronan Daly se montre lui aussi perplexe. "Les soldes ont clairement un goût amer cette année. La baisse du pouvoir d'achat des Calédoniens nous préoccupe beaucoup, tout le secteur du commerce est impacté", affirme-t-il, pointant notamment les nombreux départs depuis le début du processus référendaire.
"Ce sont des personnes qui ne font plus tourner l'économie locale. Aujourd'hui, il y a peut-être suroffre de commerce mais il n'y a surtout pas assez de consommateurs. Il faudrait que le territoire redevienne attractif", estime Ronan Daly.
Un sujet crucial pour les finances calédoniennes, car le secteur du commerce est le plus gros collecteur de recettes fiscales, via la TGC. Avant la crise, il était également l'un des plus importants employeurs du secteur privé avec plus de 10 000 employés.