VIDÉO. Statues de la paix et du gouverneur Olry à Nouméa : deux symboles, deux histoires

Retour sur l'histoire de la statut de la paix et de la place Olry. ©nouvellecaledonie
Le président Emmanuel Macron s'apprête à tenir un discours près de la statue de la paix, à Nouméa. Installée depuis tout juste un an, c'est un symbole de la cohésion pour tous les Calédoniens. À l'opposé de la statue du gouverneur Olry, qui se dressait au même endroit et a été déboulonnée. Retour sur l'histoire de ces deux œuvres.

Une poignée de main historique entre deux hommes que tout oppose. Celle de la statue de la paix en plein cœur de Nouméa. C'est près de cette œuvre qu'Emmanuel Macron doit rassurer des milliers de Calédoniens sur leur avenir ce mercredi 26 juillet. Il s’inspire sans doute de cette poignée de main historique entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur. 

Tout un symbole. "À travers cette statue, ça rappelle l’histoire. Ça rappelle qu’il y a eu une guerre et une paix. Une signature", estime un passant. "Pour moi, c’est un symbole qui encourage le dialogue. Le fait de se poser et de discuter sur un sujet qui peut faire débat", confie un autre.

Cette sculpture a suscité le consensus des Calédoniens, loin des controverses liées à l’ancienne statue : celle du gouverneur Olry. Déboulonnée il y a deux ans seulement, elle se trouve aujourd’hui au musée de la ville. 

Un héritage compliqué

Cette dernière "représente un portrait de l’amiral Olry, explique Louis Lagarde, maître de conférences en archéologie du Pacifique. Il a été gouverneur de la Nouvelle-Calédonie entre 1878 et 1881. Il est surtout connu dans l’histoire calédonienne pour avoir maté l'insurrection de 1870. Cette statue est un héritage compliqué. Elle représente pour certains, la colonisation et donc le colonialisme. Pour d’autres, elle représente le retour à la paix civile. La pacification de l’archipel."

Inaugurée en 1897, cette statue a été contestée ces dernières décennies pour son symbole de la répression de la révolte d’Ataï. En 1974, on retire son bas-relief et l’illustré des guerriers kanak soumis au gouverneur. Alors pourquoi conserver cette œuvre? 

"Le chemin à suivre"

"Il faut rappeler une chose : elle a été créée par un très grand sculpteur français qui s’appelle Denys Puech en 1894, poursuit Louis Lagarde. Il est grand prix de Rôme en 1884. Il a dirigé la villa Medicis. Ses œuvres sont dans les plus grands musées de France dont celui d’Orsay qui est le grand musée d’art du XIXe siècle situé à Paris. Cette sculpture a sa place dans la carrière de ce grand artiste qui est peut-être l’équivalent de Rodin à la période. Son emplacement pouvait poser problème au vu et au su de tout le monde. Dans un musée, elle peut être contextualisée. Elle peut être expliquée et on peut peut-être la regarder d’un œil un peu différent."

Aujourd’hui, la poignée de main, qui incarne les accords de Matignon, unit le peuple calédonien. "L’exemple qu’ils ont donné, c’est idéal, rappelle un Nouméen. C’est un symbole pour la paix."

Cette statue a été façonnée pendant 20 mois par le sculpteur Frédéric Fichet. "Mon travail a été un travail d’artisan de la paix, commente-t-il. J’ai remis en forme une image pour qu’on retrouve cette foi qu’on a en la paix. C’est ce chemin qu’il faut qu’on suive. C’était le but du jeu."