La statue du gouverneur Olry a quitté son emplacement en plein coeur de la ville de Nouméa. Le personnage controversé va laisser la place à la statue de la poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou.
La future place de la Paix
Le conseil municipal de Nouméa avait décidé le 20 octobre 2020, en pleine visite du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, de débaptiser le square Olry pour en faire la place de la Paix, en hommage à la poignée de main des accords de Matignon entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou le 26 juin 1988.
La statue du gouverneur doit elle aussi laisser la place à une autre, qui représente justement cette poignée de main. Réalisé par l’artiste Fred Fichet, ce bronze de 2 m 50, dont le moulage est terminé, sera installé le 26 juin 2022.
Un symbole lourd à porter
Depuis de longues années, la figure du gouverneur en poste en Nouvelle-Calédonie de 1878 à 1880 fait polémique. C’est lui qui a notamment violemment réprimé la révolte d’Ataï en 1878.
Déjà, en 1974, le bas-relief de la statue avait été retiré ; il représentait la soumission des révoltés au gouverneur. Des pétitions avaient également circulé pour demander le retrait de la statue. En 2016, les membres d’un collectif avaient tenté en vain de la déboulonner.
Alors que la première pierre du mausolée où doit reposer la tête du chef kanak Ataï restituée par l’Etat en 2014 a été dévoilée ce 25 juin à Fonwhary, le départ de la statue du gouverneur Olry est symbolique, de même que son remplacement par une image de paix, un symbole plus rassembleur.
En place depuis 1894
La statue du gouverneur Olry avait été commandé en 1893 par le conseil municipal de Nouméa qui souhaitait ainsi rendre hommage au vice-amiral. Elle a été réalisée par le sculpteur Denys Puech alors que le piédestal revient à Paul Mahoux, le sculpteur de la fontaine Céleste.
Symbole aussi d’une histoire passée, la statue inaugurée officiellement en 1897 et enlevée ce 16 juillet 2021 sera installée d’ici la semaine prochaine dans un espace dédié dans les jardins du musée de la Ville.
Le reportage d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel :