VIDEO. Sur la montée des tensions politiques, le député Nicolas Metzdorf estime que "ce n’est pas sur le coaltar que les choses vont se régler. C’est autour de la table."

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Nommé rapporteur pour le projet de loi constitutionnelle visant à modifier le corps électoral provincial, Nicolas Metzdorf était l’invité du journal télévisé de NC La 1ère ce dimanche. Le député de la deuxième circonscription a évoqué la façon dont il abordait cette mission. Il a, ensuite, appelé le FLNKS à revenir dans les discussions afin d’intégrer à la révision constitutionnelle, des sujets cruciaux tels que la répartition des sièges entre les provinces au Congrès ou le droit à l’autodétermination.

"Le rapporteur c’est celui qui écrit le rapport qui concerne la loi. Dans ce rapport [consacré au projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les élections provinciales ndlrje vais devoir écrire les avis de tout le monde. Lors de mes auditions, je vais donc auditionner les non-indépendantistes et les indépendantistes." C’est ainsi que le député Nicolas Metzdorf explique la façon dont il construira son rapport, avec le plus de "rigueur et d’impartialité possible", rappelant toutefois être personnellement en faveur d’un dégel. Et ce, "afin que les résultats des trois référendums et les principes démocratiques soient honorés". Le texte sera ensuite présenté devant la commission afin d’éclairer l’ensemble des députés sur le sujet. 

Un précédent politique à ce dégel 

Rappelant qu’en 2007, le corps électoral avait été gelé de façon "unilatérale, sans accord et sans consensus", Nicolas Metzdorf affirme que son dégel partiel est aujourd'hui "un droit politique (..) un droit légal de la Cour européenne des droits de l’Homme, du Conseil d’État, du Conseil constitutionnel. Donc on va aller au bout", martèle t’il. Le député estime qu’il est désormais temps de reprendre les négociations avec les indépendantistes plutôt que d’attendre une éventuelle mission du dialogue.

Main tendue au FLNKS pour intégrer d’autres sujets à la révision constitutionnelle 

Déterminé à permettre aux natifs de Nouvelle-Calédonie, ainsi qu’aux résidents installés depuis au moins dix ans, de voter aux élections provinciales, Nicolas Metzdorf estime que ce sujet n’est plus discutable. Reste donc à s’entendre avec les indépendantistes sur d’autres sujets. "Je tends la main au FLNKS ce soir. Profitons du mois d’avril pour se retrouver autour de la table et discuter." De quels sujets ? "De la répartition des sièges, de la répartition de la clé financière, de nos institutions, de leur organisation, des compétences qu'on a entre l'État, la Nouvelle-Calédonie et les provinces. Et aussi, on est prêt à le faire, on l'a toujours dit, du droit à l'autodétermination." Car ces sujets qui , aujourd’hui, ne sont pas concernés par la réforme de la Constitution, pourraient l’être si toutefois les partenaires le décidaient, assure Nicolas Metzdorf. Dans ce cas, tout nouvel amendement renverrait automatiquement le projet de réforme au Sénat puisque les deux chambres doivent avoir voté le texte à l’identique pour que le Parlement soit réuni à son tour. 

Une mobilisation non-indépendantiste dans un esprit "pacifiste" 

Interrogé sur la montée des tensions politiques en Nouvelle-Calédonie, et les annonces de manifestations indépendantistes VS non-indépendantistes le même jour (ce samedi 13 avril à Nouméa), Nicolas Metzdorf réagit ainsi : "Chacun a le droit de manifester à condition que cela respecte l'autorité publique et que ce soient des manifestations pacifistes". Ces derniers jours, des réunions sont régulièrement menées au Haussariat afin de sécuriser les deux évènements en les gardant à distance l'un de l'autre. Et dans le cas où les mobilisations viendraient à se croiser ? "Un peuple évolué sait que ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec l'autre qu'on doit s'insulter, s'invectiver et se combattre" pose le député. "Donc on va faire des manifestations séparées (..) Mais on sait aussi que ce n'est pas sur le coaltar que les choses vont se régler. C'est autour d'une table."

Pacte nickel : "Nous soutenons le président Mapou sur ce sujet" 

Enfin le député Metzdorf réaffirme sa position sur l’urgence, selon lui, à signer le pacte nickel. Les débats sur ce texte, qui ont été ajournés, se dérouleront à nouveau ce mardi au Congrès. "J’ai trouvé que le président Mapou avait (..) eu le discours le plus courageux auquel j'ai pu assisté. Parce qu’il a dit ’N’ayez pas peur des militants’. De ce que j'ai compris, avec ou sans l'habilitation du Congrès, le président du gouvernement a dit qu’il allait signer le pacte du nickel (..) Donc nous sommes très heureux et nous soutenons le président Mapou sur ce sujet."

Reste la question de la province Nord. Car les autorisations d’exploitation des mines ne dépendent pas de Louis Mapou mais de Paul Néaoutyine.  Et Nicolas Metzdorf d’enfonçer le clou."On sait que des mines sont en souffrance notamment celles du Kopeto, de Tiébaghi, de Poum bien évidemment, ce qui met en péril les emplois sur ces mines-là. Cela met, aussi, en péril l’usine de Doniambo qui a besoin de ce nickel pour tourner."