Cette image étonnante a été diffusée vendredi sur Facebook par le pilote de l’appareil. Contacté par NC la 1ère, il revient sur les circonstances de cette séquence.
"Je n’avais jamais vu ça de ma vie." Olivier Labat en reste encore stupéfait. Lors d’un vol en hélicoptère vers les îlots en face de Tontouta, vendredi 7 mai, cet amateur de sports de glisse de 58 ans a vu un requin sortir la tête de l’eau et ouvrir sa gueule quand son appareil est passé à proximité.
Rencontre ce jour, lors d’un vol, à 200 m de l’îlot Mba. Gros requin, 4m environ, très blanc sur le dessous (grand...
Publiée par Olivier Labat sur Jeudi 6 mai 2021
Une séquence spectaculaire qu’il a postée le lendemain sur Facebook, entraînant de nombreux commentaires et partages. "Ça s’est passé vers 11h30 lors d’un vol en hélicoptère, explique Olivier Labat à NC la 1ère. On volait à 150 m de haut à proximité de l’îlot M’ba et c’est là que j’ai vu une grosse masse sombre dans l’eau."
"Comme s’il cherchait à nous attraper"
Intrigué, il décide de s’approcher en effectuant plusieurs passages au-dessus de cette forme intrigante. "Comme je ne pouvais pas faire de vol stationnaire, je suis descendu à 30 m pour faire trois passages en cercle autour de cette masse, détaille-t-il. J’ai l’habitude de voir parfois des animaux comme des dugongs mais là, lors de notre 2e passage on a vu ce requin sortir sa gueule de l’eau comme s’il cherchait à nous attraper. C’est ma passagère qui a sorti son téléphone pour filmer ça et quand on a fait un 3e passage, le squale a de nouveau sorti la tête de l’eau."
Une séquence étonnante pour le spécialiste des requins Philippe Tirard. "C’est la première fois que je vois un tel comportement chez un requin", assure-t-il, tout en glissant qu’il a été sollicité tout le week-end sur cette séquence.
Il est probable que ce soit les vibrations générées par les pales de l’hélicoptère ainsi que les vagues et l’ombre sur l’eau qui l'ont attiré. Il a pu croire qu’il s’agissait d’un banc de poissons et a donc cherché à l’attraper en fonçant dessus.
"Je n’ai jamais vu autant de requins tigres autour de Nouméa"
Une certitude en revanche pour Philippe Tirard, il s’agit d’un requin tigre. "Au vu de sa mâchoire et de la forme de sa tête, il y a peu de doutes, souligne-t-il. Ça devient d’ailleurs un vrai problème ici, car je n’ai jamais vu autant de requins tigres autour de Nouméa. Ce genre de squale consomme 2% de son poids par jour. S’ils restent dans ces zones, c’est qu’ils trouvent la nourriture dont ils ont besoin."
Un problème dont a bien conscience Olivier Labat, qui explique avoir choisi de diffuser ces images sur les réseaux sociaux pour alerter "pour prévenir les gens qu’il y avait une bête dangereuse dans les environs. Je suis père de famille, s’il y avait eu un accident dans les jours qui suivent, je m’en serais voulu."
Cet adepte du Wing foil, arrivé il y a 28 ans en Nouvelle-Calédonie, précise d’ailleurs qu’il a changé ses habitudes dans sa pratique depuis plusieurs semaines. "Cette multiplication d’attaques est vraiment inquiétante, souffle-t-il. Ça a changé ma pratique pour les sports de glisse, désormais je ne m’aventure plus en solitaire dans certains chenaux, je reste là où il y a du monde. Et quand il pleut et que l’eau est trouble, pareil, je ne sors pas."
Face à la multiplication d’attaques de requins, une réunion rassemblant Thierry Santa, le président du 16e gouvernement, Sonia Backès, présidente de la province Sud et Sonia Lagarde, la maire de Nouméa, s’est tenue mercredi 5 mai. De nouvelles actions ont été étudiées comme le prélèvement systématique de squale en cas d’attaque, l’installation d’un réseau de sirènes d’alerte sur les principaux sites de Nouméa ou la mise en place d’études pour analyser la densité de requins.