Le corps de la victime a été découvert samedi au large de Nouville à Nouméa. Le procureur a confirmé, lundi, que l’homme avait été attaqué par un requin-tigre.
Les derniers doutes ont été levés. L’homme qui a été retrouvé mort, samedi, sur sa planche a bien été tué par un requin-tigre, a annoncé lundi 26 avril, le procureur de Nouméa. Les premières constatations effectuées durant le week-end avaient orienté les enquêteurs sur cette hypothèse qui a été confirmée à la suite des investigations médico-légales. NC La 1ère vous résume ce que l’on sait de ce nouveau drame lié à une attaque de requin.
Que s’est-il passé samedi ?
C'est un plaisancier qui a alerté les secours en mer samedi en fin de journée après avoir découvert en surface un quinquagénaire inanimé sur une planche de "stand up paddle" (planche à rames), au large de Nouville, presqu'île au nord-ouest de Nouméa.
Des traces de morsures ont été constatées au niveau du genou de cet homme de 53 ans, qui effectuait une descente dans les vagues depuis une plage au sud de Nouméa. Selon l'hypothèse des enquêteurs, le requin a attaqué le planchiste alors qu'il tentait de remonter sur sa planche.
La victime pratiquait le sup foil depuis une année environ, ainsi que d’autres sports nautiques. Les spécialistes qui ont collaboré à l'enquête soulignent, "sous réserve de meilleur avis, que la pratique du sup foil pourrait attirer les requins par les vibrations produites dans l’eau par la planche qui pourrait fonctionner comme un leurre pour le requin", a expliqué le procureur.
Quelles sont les causes de sa mort ?
Les investigations médico-légales réalisées lundi permettent d’établir que la mort de cet homme est "consécutive à de graves lésions au niveau de la cuisse droite compatibles avec l’attaque d’un requin, précise le procureur. Le médecin-légiste a constaté notamment la section complète de l’artère fémorale droite, ainsi que l’absence d’une importante quantité de tissus humains et de la rotule de la victime."
Selon les experts en squales ayant assisté le médecin légiste, "les traces de morsure peuvent correspondre à un requin–tigre de 4 mètres, déployant une mâchoire de 35 centimètres", ajoute-t-il.
Qui est la victime ?
L’homme retrouvé mort lundi est le docteur Jean-Christophe Vivier. Vétérinaire officiel de l’aquarium des lagons en plus de ses activités, il exerçait en Nouvelle-Calédonie depuis 1992, a précisé l’Aquarium des Lagons dans une publication Facebook lundi. "Cela faisait 15 ans qu’il était le vétérinaire officiel de l’aquarium des lagons en plus de ses activités dans sa clinique, a ajouté l’aquarium. Au cours des 10 dernières années il a soigné plus d’une centaine de tortues en soin à l’aquarium et contribué au bien-être de milliers d’animaux."
Nous sommes au regret de vous partager la nouvelle du décès du Dr Jean-Christophe Vivier. Passionné depuis toujours par...
Publiée par Aquarium Des Lagons Nouvelle-Calédonie sur Dimanche 25 avril 2021
Ses proches et des pratiquants de foil et de downwind s'étaient réunis en sa mémoire dimanche après-midi à 13h30, au Rocher à la Voile. Ils se sont donnés à nouveau rendez-vous samedi 1er mai, à 15h pour partager un instant autour de la mémoire de Jean-Christophe Vivier.
Ces attaques de requins sont-elles en augmentation ?
Oui, c'est même une tendance de fond, selon Claude Maillaud, spécialiste de la faune marine dangereuse. "Il y a une augmentation significative du nombre d’attaques de requins en Nouvelle-Calédonie, explique-t-il à NC La 1ère. Si vous comparez les vingt dernières années du XXe siècle avec les vingt premières années du XXIe siècle, vous observez un doublement du nombre d’attaques de requins et un doublement du nombre d’attaques mortelles. Alors que dans le même temps, la population de Nouvelle-Calédonie n’a pas du tout évolué sur les mêmes proportions."
Un constat partagé par Philippe Tirard, ancien chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et auteur de l'ouvrage Requins du Caillou, qui a relevé de son côté 69 attaques de requins en Nouvelle-Calédonie depuis 1958 qui ont fait 15 morts, selon son recencement.
Pour faire face à ce phénomène, la province Sud multiplie les actions pour limiter le risque requin, notamment avec des campagnes de prévention. Mais aussi des prélèvements, trente-deux au total depuis le début de l’année, dont vingt-quatre pendant le mois de confinement. Reste que cette technique est critiquée par les associations environementales qui remettent en cause son efficacité.