Sept jours après le passage du cyclone Kevin au Vanuatu, les dégâts sont considérables à Tanna. Sur l’île, les forces armées de Nouvelle-Calédonie (Fanc) et la sécurité civile sont à pied d’oeuvre depuis une semaine. La priorité est l’accès à l’eau potable.
"Il y a des difficultés d’approvisionnement sur toute l’île, indique le lieutenant Éric Leger de la direction des risques et de la sécurité civile. Lors de reconnaissances, nous avons ciblé des endroits bien précis où la distribution était à faire en priorité. On a un point de production qui est à six kms d’ici à partir d’une rivière."
"Ça a été traumatisant"
Parmi les points de ravitaillement : une école de Tanna. Celle-ci accueille 600 élèves dont les familles ont pour beaucoup tout perdu. "Ça a été traumatisant comme expérience avec deux cyclones de suite, confie Charlie Gihiala, le directeur de l'établissement. On a eu des dégâts. On a essayé de sécuriser au maximum de bâtiments, mais ça n'a pas suffi. À un moment, on a failli fermer à cause du manque d’eau. Dès que l’approvisionnement en eau est arrivé par le biais de l’armée française, que je remercie, [on a pu rouvrir]."
Autre priorité : rétablir les axes coupés. Une mission que prennent en charge les Fanc. Au total, une vingtaine d’hommes travaillent d’arrache pied à la demande des autorités vanuataises. "Les missions principalement, c’est d’ouvrir et de rétablir des itinéraires, explique le Colonel Hubert Moreau, chef de corps du Rimap au sein des Fanc. Aujourd’hui, par exemple, ce sera un itinéraire vers un dispensaire."
"On voudrait aller à l’hôpital"
A Tanna, les communications ne sont pas totalement rétablies, mais le bouche à oreille fait son effet. Ces deux hommes ont marché depuis leur village pour demander leur aide aux soldats français. "On a une grosse population et on voudrait aller à l’hôpital, confie Willy, un habitant de Tanna. On voudrait aussi nettoyer l’endroit où se trouve l’école mais c’est vraiment compliqué."
Avant de poursuivre : "On habite dans un endroit reculé et le cyclone a fait tomber beaucoup d’arbres sur la route. Donc les femmes, les enfants et les personnes âgées ne peuvent plus passer s’ils ont un problème. On a tout perdu : notre bétail, nos bananes, le manioc. Donc là, on a plus rien à manger."
Après le passage du cyclone Judy, puis Kevin, le Vanuatu a déclaré l’état d’urgence. Le pays pourrait avoir besoin d’aide international pendant encore plusieurs mois.