A Nouméa, au coeur du centre-ville, la fin de l'état d'urgence - mardi 28 mai - a sonné comme une inspiration. Après une quinzaine de jours en apnée, quelques rideaux de fer se lèvent. Mais la crise se ressent depuis cinq mois déjà et les responsables de commerces non essentiels sont très inquiets.
"Un magasin ce n'est pas juste des achats et de la revente derrière. Vous avez un transitaire à payer, vous avez des fournisseurs à payer dans l'hexagone, vous avez aussi la TGC à régler, qui nous a été prélevée, en plus, il y a quelques jours. Pour pouvoir payer les gens, il faut avoir de l'argent qui rentre", explique une commerçante du centre-ville.
"7 000 personnes vont perdre leurs emplois"
Le nerf de la guerre économique gagne du terrain, avec du personnel indisponible à cause des zones non sécurisées, une peur contagieuse, ou encore des dépôts de bilan en cours. "Aujourd'hui, on évalue à peu près à 500 entreprises détruites, 7 000 personnes qui vont perdre leurs emplois. Si les usines tombent, on pourrait monter à 20 000 personnes en perte d'emploi. Ce serait 30% des salariés en Nouvelle-Calédonie", assure Ronan Daly, président du syndicat des commerçants.
Pour l'heure, la préoccupation vitale des Calédoniens reste l'accès à la nourriture, au carburant et aux soins médicaux.
Le reportage de Karine Arroyo et David Sigal :
A Poindimié, le difficile approvisionnement
Sur la cote Est, les gérants de petits commerces non essentiels tentent, eux aussi, de survivre. A Poindimié, Géraldine Louis et Ismaël Waka-Ceou ont rencontré deux jeunes chefs d'entreprises, particulièrement touchées par les problèmes d'approvisionnement.