Violences en Nouvelle-Calédonie. Mise au point du procureur après "de fausses informations mettant en cause l'action des forces de l'ordre"

Au palais de justice de Nouméa.
La justice, annonce le procureur de la République, a été saisie pour "diffusion sur les réseaux sociaux ou lors de certaines déclarations publiques de fausses informations mettant en cause l'action des forces de l'ordre" en Nouvelle-Calédonie. Violences policières ? Répression policière ? La mise au point d'Yves Dupas.

"Le parquet a été saisi de la diffusion de fausses informations circulant sur les réseaux sociaux, ou même lors de certaines déclarations publiques", annonce le procureur de la République ce jeudi soir. De "fausses informations mettant gravement en cause l’action des forces de l’ordre", précise Yves Dupas qui cite notamment "la publication de messages évoquant des dizaines de morts suite à des violences policières".

"Allégations mensongères" et "insinuations trompeuses"

Autre exemple. "Récemment, certains propos tenus publiquement ont pu faire état de la répression policière avec des forces de l’ordre qui arrivent et tirent sur les gens, sur des enfants… Je tiens une nouvelle fois à démentir de telles allégations mensongères ou insinuations trompeuses." Et de signaler : "les auteurs des imputations diffamatoires portant atteinte à l’honneur et à la considération des représentants des forces de sécurité intérieure s’exposent à des poursuites [pour] diffamation publique envers une administration publique." L'amende infligée pour ce délit dépasse les cinq millions de francs CFP.

Contexte insurrectionnel

Depuis huit semaines, la Nouvelle-Calédonie est le théâtre de très nombreuses violences, dans le contexte insurrectionnel qui s'est instauré en opposition au dégel du corps électoral. De multiples opérations de maintien de l'ordre ont eu lieu, et ont encore lieu, pour les contenir ou les prévenir. Au 2 juillet, le haut-commissariat décomptait 1 675 personnes interpellées depuis la mi-mai.

"Plusieurs enquêtes ont été ouvertes"

Un contexte dans lequel des accusations de violence ont aussi été portées envers les forces de l'ordre. "Parce que le ministère public est attaché à la recherche de la manifestation de la vérité avec objectivité et impartialité, plusieurs enquêtes ont effectivement été ouvertes pour des faits de violences reprochées à des gendarmes ou policiers dans l’exercice de leurs fonctions", rappelle le procureur.

Comme cette procédure diligentée contre un agent de la police municipale de Nouméa, pour avoir asséné un coup de pied à une personne interpellée et menottée. L'homme a été condamné à dix mois d’emprisonnement et une interdiction d’exercice professionnel durant cinq ans.


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Trois drames liés à l’usage des armes par les forces de l’ordre

"S’agissant de mort ou de blessures se rattachant à l’usage des armes par les forces de l’ordre", poursuit Yves Dupas, "trois enquêtes sont toujours en cours, pour des faits commis à Auteuil, au col de la Pirogue ainsi qu’à proximité du centre hospitalier de Dumbéa". Les trois drames qui ont entraîné la mort de Joseph Poulawa, Lionel Païta et Daniel Tidjite. Précision du procureur dans l'affaire de Dumbéa-sur-mer, l'auteur présumé du tir mortel est "un policier qui n’était pas en service". 

"Dans ces trois situations, et sous réserve des investigations en cours, insiste Yves Dupas, l’usage des armes par les forces de l’ordre semble s’inscrire dans  une action de riposte proportionnée à une menace grave et imminente sur les personnes."