Progressivement, tout au long de cette journée du mardi 2 juillet 2024, l’épisode de houle qui a impacté la Côte-sous-le-vent de la Basse-Terre s’est atténué. Un bulletin de retour au vert, côté vigilance, a été émis à 17h00.
L’ouragan Béryl, bien que son centre soit passé très au Sud de l’archipel guadeloupéen, a causé des dégâts localement, durant la nuit dernière. À tel point que le préfet a activé le centre opérationnel départemental, dans la matinée, "aux fins d’évaluation des conséquences sur notre territoire".
Béryl a laissé des traces
La forte houle générée par Béryl a considérablement impacté la route départementale 6, la rendant impraticable en plusieurs points : entre Rivière-Sens et Vieux-Fort. Sur cette portion de route, une voiture a été emportée dans la mer. Par chance, le conducteur a pu en sortir et nager jusqu’au rivage ; sain et sauf, il a perdu son véhicule, qu’il utilisait pour travailler.
Plusieurs établissements ont connu des dégradations importantes, notamment à Rivière-Sens. Les services de la Direction de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DEETS) sont mobilisés pour les appuyer. Celles en incapacité de proposer du travail à leurs salariés, suite aux intempéries, et souhaitant mobiliser l’activité partielle sont invitées à cliquer ici.
Sur place, Guy Losbar a constaté la destruction de plusieurs embarcations. Le Président du Conseil départemental de la Guadeloupe promet la reconstruction, le plus rapidement possible, de la digue, afin de sécuriser le port de pêche, une infrastructure dont la collectivité est gestionnaire.
Les dégradations sont aussi importantes, sur le boulevard maritime de Basse-Terre, littéralement méconnaissable aujourd’hui.
Nous y avons rencontré Jean-Luc, dont le salon de coiffure a pris l’eau durant plusieurs heures, dès 22h00, lundi soir.
Comme avant, ici, les gens disaient que la mer arrivait là, je pense que la mer a repris sa place. Mais c’est vrai que c’était vraiment impressionnant. J’ai connu ça, mais pas aussi violent. Avant, il y avait de l’eau, mais le salon ne prenait pas d’eau (...).
Jean-Luc Malespine, manager d’un salon de coiffure du Blv maritime de Basse-Terre
Autre axe coupé : celui longeant le littoral, au niveau du quartier Rivière des pères, à Basse-Terre.
Dans le gymnase de ce quartier, trois familles ont été mises à l'abri, dans la nuit. Deux d'entre elles ont pu regagner leur domicile ou être hébergées par leurs proches, par la suite.
Jeanine, elle, a vu sa voiture s’inviter dans sa maison.
J’ai entendu un gros bruit ! Je n’ai même pas fait attention que c’était la voiture qui montait là ! (...)
Jeanine, habitante du quartier de Rivière des Pères, à Basse-Terre
Le président de la Région Ary Chalus, également sur le terrain, a l’intention de déployer des moyens, sur le long terme, pour le relogement des riverains, trop souvent victimes des intempéries.
Les maires des communes touchées ont aussi fait le nécessaire pour accompagner les sinistrés.
À Basse-Terre, le CCAS a recensé les personnes en détresse et mis en œuvre des solutions, dans l’urgence. La solidarité a fait le reste.
Nous avons 23 sinistrés, dont 4 maisons qui méritent éventuellement un pompage de l’eau ; nous avons effectué la demande au niveau du poste de commandement, nous attendons les retours. Là, nous allons procéder à l’enlèvement d’un véhicule, pour éviter des risques sanitaires (...).
Yanetti Paisley, vice-présidente du centre communal d'actions sociales
La circulation sur la route nationale 2, à Baillif, a été rétablie dans les deux sens, en mi-journée, après des heures de déblaiement.
La forte houle a emporté plusieurs voiliers, échoués ou coulés. Un inventaire est en cours pour identifier les propriétaires et procéder aux procédures nécessaires à leur enlèvement.
À l’anse Dupuy, à Vieux-Fort, nous avons rencontré Maurice Tubul. Le sous-préfet de Basse-Terre et secrétaire général de la Préfecture de la Guadeloupe insiste pour dire aux sinistrés et aux maires de lister les dégâts, en vue d’une possible reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.
Je me suis déplacé sur les communes, pour identifier quelle était l’étendue des dégâts et voir véritablement ce qu’il est nécessaire de mettre en place, très vite, pour accompagner les habitants qui ont pu être impactés (...).
Maurice Tubul. Le sous-préfet de Basse-Terre et secrétaire général de la Préfecture de la Guadeloupe
La mairie de Deshaies a fermé les écoles du littoral de la commune (Bethsy, Ferry et Caféière), de même que les services municipaux clos dès 12h30.
Les dessertes maritimes, notamment entre Pointe-à-Pitre et Marie-Galante, interrompues dès hier après-midi, ont repris en mi-journée de ce mardi. Mais, les conditions de houle à l’entrée du port de Grand-Bourg ont contraint le navire de la compagnie L’Express des Îles, le Gold Express, parti à 13h15, à rebrousser chemin. Le navire a finalement accosté à Saint-Louis, où les conditions étaient moins dangereuses. L’opérateur est contraint de suspendre ses rotations à destination de Marie-Galante jusqu’à mercredi, à 8h15... si la météo le permet.
Côté ciel, Météo France annonce des pluies, attendues la nuit prochaine, avant un épisode pluvieux, entre mercredi et jeudi, consécutif à l'onde tropicale n°17.
Les plaies infligées plus au Sud de l’arc antillais
L’ouragan Béryl a fait au moins quatre morts, dans les îles des Grenadines, selon un bilan provisoire des victimes : deux à Carriacou, un à Grenade et un à Bequia.
La Martinique a aussi essuyé les effets du phénomène. La côte Caraïbe a aussi été frappée par la houle. Plusieurs commerçants du chef-lieu Fort-de-France sont sinistrés et le réseau routier a été mis à mal, dans toutes les communes littorales. Les opérations de déblaiement et de nettoyage s’annoncent longues ; elles précèdent l’évaluation des dégâts matériels.