Pêche illégale : 6 tapouilles interceptées dans les eaux territoriales françaises

Le patrouilleur Antilles-Guyane « La Résolue » a intercepté dans les eaux territoriales françaises, une tapouille brésilienne.
Belle prise des autorités françaises vendredi 11 mars dans les eaux territoriales, au large de la Guyane. Les patrouilleurs ont intercepté 6 embarcations de pêche illégale sous pavillon brésilien. Prés de 5 tonnes de poissons, 18 km de filets et 20 kg de vessies natatoires ont été saisies.

Alors que les poissons se font plus rares sur les étals, les embarcations de pêche illégale pullulent toujours au large de la Guyane. Face à l'exaspération des socioprofessionnels de la pêche, les différents services de l'état ont mené une nouvelle campagne pour lutter contre ce crime contre l'environnement. Ils ne sont pas rentrés bredouilles. Dans leurs filets : prés de 5 tonnes de poissons, 18 km de filets et 20 kg de vessies natatoires ont été saisies.

Des interceptions musclées

Vendredi 11 mars, le patrouilleur Antilles-Guyane La Résolue a intercepté dans les eaux territoriales françaises, une tapouille brésilienne, le Simbad 1, avec à son bord 6 personnes.

Ces derniers se sont opposés au contrôle par des tirs de mortiers d’artifice. Les militaires sont néanmoins parvenus à monter à bord.

L'embarcation recelait 1,5 t de poissons, dont des espèces protégées (requins et raies), et 20 kg de vessies natatoires. A son bord, un individu a été appréhendés.

Dans le même temps, une tapouille principale, le Comte Emmanuel , avec à son bord 8 personnes, a été interceptée en train de se diriger vers son filet.

Les marins présents à bord ont opposé une résistance très violente à l’approche des militaires des forces armées, par des jets de divers objets (planches, pierres, bonbonnes de gaz).

Les militaires ont riposté par des tirs de gomme cogne, faisant trois blessés. Ces derniers ont par la suite évacués vers le centre hospitalier de Cayenne.

Le reste de l’équipage a été interpellé et le navire, détenant à son bord 1 tonne de poisson et 7 km de filets, a été saisi.

Deux embarcations détruites et un homme condamné à 8 mois de prison ferme

Le Simbad 1 a été ramené à quai au port du Larivot samedi 12 mars, en vue d’être détruit, sur décision du juge des libertés et de la détention. Idem pour Comte Emmanuel, à quai lui  aussi au Lavirot.

Deux personnes dont le capitaine du Simbad 1 ont été placées en garde-à-vue.

Le capitaine du Comte Emmanuel a fait l’objet d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel. Il a été condamné à 20 mois de prison donc 8 fermes, et maintenu en détention pour faits de violence sur agents de la force publique et rébellion en réunion avec arme.

Les 4 autres membres d’équipage non-violents du Comte Emmanuel ont quant à eux été remis à la police aux frontières pour être reconduits au Brésil.

Les 2 tapouilles ont ensuite été déroutées vers le port du Larivot.

Concernant les 3 individus blessés, auteurs des violences, l’un d’entre eux a été placé en garde à vue dès sa sortie d’hôpital.

Le même jour la vedette Organabo, assistée par l’Embarcation Remonte Filets Caouanne en patrouille à proximité de la frontière, a intercepté 4 embarcations brésiliennes en action de pêche illégale. Leur action a permis de saisir 2 tonnes de poissons et près de 11 km de filets.

Une prise qui ne doit pas occulter les problématiques de la filière

Cette opération de police de la pêche d'envergure intervient quelques semaines après l'interpellation du ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie par la sénatrice Marie-Laure Phinéra Horth.

Depuis plus de 6 mois, élus, associations environnementales, transformateurs, armateurs et pêcheurs font front commun pour exiger de l'état et de l'Europe davantage de moyens de lutte contre la pêche illicite. Dans la ligne de mire : les bateaux sous pavillon des pays voisins, en particulier le Brésil et le Surinam.