Plaine des Cafres : nouvelle mort suspecte de vache chez les Lauret

Agricultrice à la Plaine des Cafres, Mélusine Lauret a encore une fois retrouvé l’une de ses vaches morte dans ses champs ce lundi matin. La cause du décès est inconnue. C’est la 8è bête qu’elle perd depuis le début de l’année.
Une nouvelle vache morte : le bilan s’alourdit pour le cheptel de Mélusine Lauret. Car depuis le mois de janvier, six vaches et deux veaux sont morts sur son exploitation situé à Bois Court. Depuis 2012, elle en a perdu 62 au total. Une mortalité élevée qui n’a, pour l’heure, pas d’explication. Sur place, l’Association de défense des éleveurs de La Réunion (ADEFAR) est là pour l’épauler encore une fois. D’autant que dans la matinée, un camion d’équarrissage du Groupement de Défense Sanitaire de La Réunion (GDS) s’est présenté sur son exploitation pour enlever la bête, alors que personne n’avait contacté l’organisme sanitaire qui sert de relais à l’Etat. Pire, le GDS voulait embarquer le cadavre sans réaliser de prélèvement sur la cervelle, alors que cela est obligatoire sur les animaux qui ont plus de quatre ans afin de déterminer la cause du décès. La vache de Mélusine Lauret a sept ans. L’agricultrice a donc refusé que cette dernière soit enlevée.
 

La cause des décès encore inconnue

Leucose bovine, alimentation ou autre maladie… quelle peut bien être la cause du décès de toutes ces vaches ? Chez les Lauret, on s’interroge toujours. Et comme aucune réponse ne leur a été apportée par l’Etat jusqu’à présent, le couple d’éleveurs craint le pire. Il suspecte qu’une zoonose, une maladie infectieuse ou parasitaire qui se transmettent des animaux à l’homme, se soit introduite dans les cheptels.

Le reportage de Patrick Smith et Jacques Payet
Reportage ©Réunion La 1ère
 

Le cri de colère des éleveurs

Outre la perte financière, l’impact moral s’ajoute aux conditions de vie déjà difficile de Mélusine Lauret. Depuis des mois, elle se bat, avec d’autres éleveurs, pour que l’Etat réagisse devant cette situation désastreuse. Comme elle, d’autres éleveurs ont vu leur cheptel décimé. C’est le cas de Jean-Paul Bègue. L’an passé, il a perdu 17 vaches. Ensemble, ils ont manifesté leur colère et leur ras-le-bol devant les locaux de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) le 11 mars dernier à Saint-Pierre, exposant les cadavres de deux vaches mortes. Une action qui leur a valu d’être exclus de la Sicalait trois jours plus tard. Les deux éleveurs avaient ensuite mené une opération coup de poing en déversant leur production de lait (1400 litres) devant la Cité du Volcan le 26 mars 2019 ; le siège de la coopérative laitière à la Plaine des Cafres étant fermé.