Nouvel allègement du confinement : les détails

Le Haut-commissaire (à gauche), et le président (à droite).
Lors d'un point presse ce mardi 12 mai, le Haut-commissaire et le Président de la Polynésie ont annoncé le déconfinement total pour les archipels, à compter de mercredi 13 mai. Pour Tahiti et Moorea, toutes les activités sportives peuvent reprendre et les bars et discothèque réouvrir.
Avec seulement 5 cas de Covid-19 importés enregistrés sur 2 000 tests effectués depuis le 13 avril et "parfaitement identifiés" selon le Haut-commissaire, la Polynésie se trouve dans une "situation privilégiée".
 

Déconfinement total dans les îles

Contrairement à la demande insistante des maires, le Haut-commissaire ne renouvellera pas le couvre-feu. A partir de mercredi 13 mai, c'est le déconfinement total pour les îles autres que Tahiti, Moorea-Maiao et Tetiaroa. Cela signifie que tous les établissements pourront réouvrir, sans restriction. La circulation maritime intra-archipels sera rétablie.
Pour le trafic aérien, les liaisons aériennes pourront reprendre à partir du 21 mai, vers les îles qui le souhaitent.
 

Tous les sports et les bars de retour à Tahiti et Moorea 

A Tahiti, Moorea-Maiao et Tetiaroa, le déconfinement continue d'être allégé. Toutefois, les rassemblements de plus de 100 personnes restent interdits.
Toutes les activités sportives peuvent reprendre, y compris en club et dans les salles de sport.
Les bars et discothèques peuvent réouvrir, tout en maintenant une distanciation physique. Les pistes de danse resteront donc fermées.
Les cinémas et les salles de spectacles peuvent réouvrir.
Concernant les cultes, les cérémonies restent limitées à la moitié des capacités d'accueil des édifices religieux.

Les autorités ont rappelé que la vie scolaire reprendrait à compter du 18 mai : "nos enfants doivent être éduqués, instruits et socialisés" a rappelé le Haut-commissaire. Toutefois, tous les enfants ne pourront pas être accueillis. Les enfants ayant des difficultés pour suivre la continuité pédagogique seront prioritaires.
La conférence de presse de la ministre de l'éducation prévue initialement ce mardi pour détailler les conditions d'accueil, a été reportée à mercredi 13 mai.

Concernant les élections municipales, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie bénéficient d'un régime dérogatoire par rapport au cadre national. Le conseil scientifique national doit se prononcer prochainement sur la date du 21 juin, proposée par Président de la Polynésie, le président du SPC et l'ensemble des tavana.

Les autorités de l'Etat et du Pays feront un prochain point fin mai pour un éventuel déconfinement à l'intérieur de la Polynésie. Mais les relations extérieures seront déterminées par la situation sanitaire internationale.
 

Retour des résidents bloqués à l'étranger

L'épineuse question du retour des résidents polynésiens bloqués à l'étranger reste en suspend. Même si les résidents ayant des motifs familiaux ou professionnels impérieux seront désormais prioritaires, leur retour se fera en fonction de la limite des capacités des vols. "Tout le monde ne pourra pas rentrer avant la fin des vols de la continuité territoriale, c'est clair" a résumé Edouard Fritch. Entre 50 et 100 passagers peuvent embarquer sur chaque vol de continuité territoriale, dont la priorité reste le fret médical. 
Les militaires mutés en Polynésie arriveront par avion militaire. Les civils devront attendre la reprise des vols commerciaux, annoncée pour début juillet.
 

Pas d'emprunt

Le Haut-commissaire a confirmé que cette crise aura "un coût social et humain sans précédent". Les richesses du Pays devraient perdre entre 100 et 120 milliards de Fcp, soit 15 à 20% de la richesse produite. Le secteur du tourisme étant le premier touché.
Le Pays n'aura toutefois pas recours à l'emprunt a affirmé le président, Edouard Fritch :"mon objectif n'est pas d'hypothéquer l'avenir de ce pays pour financer du fonctionnement. Depuis 2013, nous nous efforçons de réduire l'endettement du Pays. Ce n'est pas pour laisser nos enfants rembourser."
Des discussions sont en cours avec l'Etat pour voir quelles mesures d'aides pourraient s'appliquer à la Polynésie.
 

"Dépister, tracer et isoler"

Pour continuer à lutter contre le virus, "dépister, tracer et isoler sont nos trois piliers", a résumé le Haut-commissaire. Rappelant qu'aucun vaccin ni traitement n'existe à ce jour, les gestes barrière doivent s'intégrer au quotidien : se laver les mains, porter un masque dans les espaces confinés et respecter la distanciation.

L'Etat et le Pays s'engagent dans un protocole sanitaire : toute personne arrivant sur le territoire sera préalablement testée, puis placée en quatorzaine, puis soumise à un nouveau test.
Ce mardi 12 mai, le Conseil Constitutionnel a jugé que la quatorzaine se ferait au choix des personnes concernées : soit à domicile, soit en hébergement dédié.
Le Conseil Constitutionnel ne remet pas en question les mesures déjà prises : les personnes actuellement confinées restent donc dans les lieux. Les modalités pratiques de cette quatorzaine doivent être précisés par les autorités dans les heures qui viennent.