Dans un communiqué, le Tavini Huiraatira réagit aux propos tenus par le président de Sabena Technics, le 10 juin, sur le piquet de grève. Il dénonce "le néo-colonialisme dénigrant" face à des salariés "en grande situation de précarité" et demande des excuses publiques.
Ce vendredi 11 juin, le Tavini Huiraatira a réagi par voie de communiqué aux propos tenus par le président du groupe Sabena Technics, Philippe Rochet, le 10 juin, sur le piquet de grève.
"Ces vociférations paternalistes et condescendantes d'un temps que l'on croyait révolu auraient pu être proférées jadis par quelques colons à l'endroit de leurs « coolies » d'Indochine ou de leurs « boys » africains.
Pourtant, ces mots sont sortis hier de la bouche du Président exécutif de Sabena Technics, une entreprise en partie détenue par la puissance administrante française via la banque publique d'investissement dont l'Etat français et la caisse de dépôts et de consignation sont les principaux actionnaires.
C'est en ces termes, que le représentant d'une entreprise internationale a choisi de s'adresser aux 95 salariés de la branche polynésienne de Sabena Technics en grande situation de précarité.
Le « Tāvini Huiraatira » exige du Président exécutif de Sabena Technics qu'il présente des excuses publiques à l'ensemble des salariés de la branche polynésienne de la Sabena et au peuple mā’ohi pour ses propos colonialistes, propos condescendants et paternalistes d'un autre âge qui témoignent d'une méconnaissance de notre pays et d'une ignorance crasse de nos valeurs polynésiennes d'accueil d'hospitalité et de partage.
Nous invitons M. ROCHET à s'instruire en lisant et méditant les propos d'Henri HIRO qui suivent et qui malgré l'épaisseur du temps sont plus que jamais d'actualité. Elles s'adressent à l'intelligence de celles et ceux qui comme nous exècrent cette attitude néo-colonialiste insidieuse à l'œuvre dans notre pays.
« C'est pourquoi, je me tourne vers l'homme venu d'ailleurs et je lui dis : Ecoute-moi. Si tu étais venu chez moi, je t'aurais accueilli à bras ouvert et j'aurais tout partagé avec toi. Mais tu es venu chez toi, et je ne sais pas t'accueillir chez toi ». (Henri HIRO)"
Jeudi 10 juin, le président de Sabena Technics, Philippe Rochet, avait tenté de rentrer dans l'enceinte de l'entreprise en voiture, les grévistes l'en avait empêché. Dans une vidéo amateur, il disait aux salariés : "C'est ça le respect polynésien ?! Je viens ici, je suis le patron de Sabena Technics ! [...] Mais reprenez le travail ! ça sert à rien votre truc ! Vous l'avez démarré trop tard, votre mouvement." Le président est reparti à Paris, alors qu'un plan social prévoit le licenciement de 67 employés.