Coronavirus : retards encore limités pour les importations chinoises en Polynésie

Certains industriels et commerçants, habitués à commander matières premières ou marchandises en Chine, s'inquiètent du ralentissement de la production et de l'envoi des marchandises, sous l'effet de la crise du coronavirus. Mais à part quelques retards dans les livraisons, l'impact reste limité.  
On le sait déjà, au-delà de la crise sanitaire, l'épidémie de coronavirus a un impact économique. En Polynésie, les secteurs du tourisme et de la perliculture commencent à être impactés par le ralentissement des échanges internationaux et les restrictions de voyages. Pour les entreprises locales aussi, il faut faire avec un certain nombre de retards dans l'approvisionnement en marchandises venues de Chine.

Dans une société de BTP locale, par exemple, 99% des matériaux proviennent de Chine. Avec l’épidémie de coronavirus et l'arrêt des chaînes de production de certaines usines, le patron, qui a deux immeubles en construction, doit gérer des retards de livraison handicapants. Certaines tâches ne peuvent être effectuées, comme par exemple, l’installation du carrelage.

Seule possibilité, attendre

"Ça fait un moment que j'ai des conteneurs bloqués au port de Shenzhen et de Hong Kong. J'en ai quatre là bas qui n'ont toujours pas quitté" depuis la mi-janvier, explique cet entrepreneur qui n'a aucune solution, à part attendre. Et qui se raccroche au fait que la plupart des usines chinoises reprennent peu à peu le travail.  

Même problématique dans une société d’impression de la Punaruu, qui passe commande chaque année en Chine pour du textile "imprimé all over" (l'impression de visuels sans limite de couleurs sur la totalité du t-shirt), ce qui ne peut se faire localement.
 

"Des commandes qui auraient dû se fabriquer en ce moment sont bloquées, car les gens [en Chine ndlr] sont bloqués chez eux et autorisés à retourner à leur poste de travail avec parcimonie et parfois avec des autorisations temporaires. Donc c'est un peu compliqué de s'engager sur des délais de fabrication. On demande à nos clients, un, compréhension et deux, patience". 

Benoît  Gérard  le président du directoire de l’imprimerie de la Punaruu


Heureusement pour cette société, les quantités de commande ne sont pas importantes. Et ces retards ne devraient pas avoir beaucoup d'impact. 

Pas d'inquiétude non plus dans un célèbre magasin d'approvisionnement en produits alimentaires chinois. Les marchandises sont livrées tous les 15 jours. A part quelques sauces manquantes, rien à signaler."Il n'y a pas de ralentissement, faut pas s'affoler", s'amuse Bruno Siu. "Les usines rouvrent donc on devrait être fournis sans problème". Ce commerçant a tout de même commencé à chercher d'autres sources d'approvisionnement, " au cas où", mais "on ne pourra peut-être pas proposer les marchandises aux mêmes tarifs", affirme-t-il. 

Le reportage de Nicolas Suire.

 

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