Air Moana : sans aides immédiates, la compagnie pourrait fermer dès le 30 septembre

La jeune compagnie aérienne locale Air Moana rencontre des difficultés financières importantes.
C'est un courrier qui risque de faire du bruit... Le président d'Air Moana a rédigé une missive à destination des élus de l’assemblée de la Polynésie française dans laquelle il annonce la fermeture de la compagnie le 30 septembre, si le Pays ne fait rien pour lui venir en aide.

"La balle est très largement dans le camp d'Air Moana"... Cette déclaration de Moetai Brotherson devant l'Assemblée de Polynésie, mardi, semble avoir fait bondir le président de la compagnie. Selon Radio 1, Olivier-Jean Bréaud a adressé un courrier "acerbe" aux élus de l'hémicycle indiquant que, sans le soutien du Pays, la compagnie cessera ses opérations dans 5 jours, soit le 30 septembre.

Le président d'Air Moana dénonce des conditions suspensives posées par le gouvernement impossible à remplir et l'accuse de lui avoir tendu « un leurre chronophage ». Toujours selon nos confrères, le courrier dévoile le montant de la participation actuelle de la Sofidep, au capital de la société : 1,60% des 4,2 milliards de Fcfp d’apports par les investisseurs privés. Le courrier compare cette situation à celle de la compagnie concurrente Air Tahiti, dont le Pays détient 13,38%, l’OCI (filiale de la Socredo) 13,35%, l’AFD 8%, la Banque de Polynésie et la Banque de Tahiti 2% chacune.

Demande d'actions immédiates

La direction d'Air Moana demande des actions immédiates. Parmi elles, la garantie du Pays et un apport direct d’un milliard de Fcfp sans passer par les sociétés OCI et SOFIDEP, le déblocage d’une seconde tranche de prêts à hauteur de 350 millions de Fcfp et la mise en concurrence de la délégation de service public des transports interinsulaires.

"Nous en tant qu'élus, ils [ndlr : Air Moana] ont raison de nous sensibiliser, on est en pleine session budgétaire, et s'il faut attribuer 1 milliard de Fcfp ça sera fait dans le budget (...) Notre intérêt est de préserver Air Moana, moi en tant qu'élue du Tapura j'assume que la concurrence existe, si on ne l'avait pas autorisée, il n'y aurait pas eu de concurrence. Or c'est notre volonté car on voit les avantages : baisse de prix et plus de vols. C'est très apprécié par nos amis des îles", estime l'élue Tapura, Tepuaraurii Teriitahi. 

"Je ne connais pas les conditions suspensives posées par le gouvernement, à notre niveau en tant qu'élus on fait tout ce qu'il faut pour les soutenir, on peut aider Air Moana mais pas à n'importe quel prix non plus car je rappelle que c'est une société privée"

Tepuaraurii Teriitahi - élue Tapura à l'APF

Dans un autre courrier, révélé cette fois par Tahiti Infos, et qui émane des salariés d'Air Moana, ces derniers interrogent la direction sur l’avenir de la compagnie. Ces employés, notamment inquiets de la "gestion de la compagnie" et des "tensions", disent attendre la démission de Raitini Rey qui serait selon ce courrier "une des conditions pour la prise de participation du Pays au capital d’Air Moana".