"C'est un peu mieux pour la circulation mais ce n'est pas pratique par rapport à mes horaires" : Les parents d'élèves mitigés sur les nouveaux rythmes scolaires

"Je suis très contente. Mon fils a plus de temps pour lui et pour avoir d'autres activités en dehors de l'école. Tant que le quota horaire est respecté, c'est bon pour moi." Cette mère vient de déposer son fils à l'école à Papeete à 7h55. Depuis la rentrée scolaire d’août 2024, la semaine d’école en maternelle et en primaire est passée de 27 à 24 heures par semaine avec des journées qui ne dépassent pas les 6 heures d’enseignement. "C'est tôt 14h pour venir les récupérer. Je préférais les horaires d'avant qui étaient plus adaptés à mes horaires de travail" confie un parent d'élève de la même école.

La circulation plus fluide ?

53% des familles sont satisfaites des nouveaux rythmes scolaires. Après un semestre, la Direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE) a dressé le bilan d'étape. 1046 familles ont été interrogées. Seulement un quart des familles se disent insatisfaites de ces horaires. L'école commence dorénavant entre 7h30 et 8h du matin selon les communes et termine entre 14h et 15h selon les communes. Le but est notamment de ne pas avoir tout le monde sur la route au même moment.

"C'est un peu mieux pour la circulation mais ce n'est pas pratique par rapport à mes horaires. Les horaires de travail n'ont pas été aménagés donc c'est une difficulté. Heureusement que mon patron est arrangeant et qu'il est d'accord pour que j'arrive en retard parfois" explique cette mère de deux enfants de 8 et 11 ans. 50% des enfants se rendent à l'école en voiture, 30% à pieds ou à vélo et 20% en bus.

Le problème, c'est que le portail n'ouvre que à 7h50

Père de famille

"Le problème, c'est que le portail n'ouvre qu'à 7h50, ça serait bien que l'on puisse déposer nos enfants à l'avance pour qu'on ne soit pas en retard au travail à 8h" fait remarquer ce père de famille. Seulement certaines écoles ouvrent leur portail plus tôt. À l'école Saint Jean-Baptiste à La Mission, des activités ludiques et manuelles sont mêmes proposées avant le début des classes. Mais c'est un cas unique.

Les maires des communes avaient déjà alerté sur ce point. Le temps libre dont dispose les jeunes doit être comblé par des activités périscolaires. "On ne sait pas comment occuper notre fille le mercredi après-midi" explique cette jeune maman. D'autant que les activités sportives et artistiques ou les services de garderie sont coûteux. "Un appel a été lancé aux communes pour prendre en charge les enfants. Des solutions ont été trouvées avec les communes mais il faut faire mieux" reconnaît Rainui Hugon, directeur général de la DGEE.

Les enseignants satisfaits

Ainsi, un fonds d'amorçage de 140 millions xpf est en discussion. Il permettra de soutenir financièrement les familles et les associations pour occuper les enfants. Les municipalités sont aussi en charge de plusieurs services en lien avec les cours : transport scolaire, gestion des infrastructures sportives et culturelles, sécurité sur la route. Les nouveaux horaires leur demandent donc des adaptations et des besoins nouveaux.

Plus de 60% des enseignants se disent satisfaits de ces nouveaux rythmes. Pour eux et les élèves, la répartition des moments d'apprentissage a changé aussi. Les matinées sont dédiées aux matières fondamentales car les élèves sont plus attentifs et réceptifs. Les après-midi sont consacrés aux activités sportives et manuelles.