Dix, c’est le nombre de morts sur les routes depuis janvier 2024. Neuf d'entre eux roulaient à deux-roues... Les contrôles routiers se renforcent pour tenter de diminuer les accidents, et lutter contre l'alcool et les stupéfiants au volant mais aussi contre les défauts de permis. En 2023, 2 112 délits ont été constatés en ce sens, soit 34% de plus qu'en 2022. Parmi les cas classiques : ceux qui sont au guidon d'une 125 alors qu'ils devraient rouler avec un 50 centimètres cubes, ou qui n'ont pas encore deux ans de permis... « Les excuses sont toujours les mêmes : 'c'est pour aller au magasin', 'c'est exceptionnel'... Bon, c'est compliqué » se désole Dominique Bonis, directeur de la prévention routière.
Une amende de 22 000 xpf en cas de défaut de permis
En cas de défaut de permis, les contrevenants s’exposent à une amende de 22 000 xpf incluant un stage de prévention routière. En cas de récidive, la loi est moins clémente et l'affiche dans le casier judiciaire de la personne concernée. « Le défaut de permis est très sévèrement par la loi, mais c'est fait avec discernement par le parquet », notamment pour les primo-délinquants, qui ont des moyens réduits.
Le prix, c'est justement ce qui freine de nombreuses personnes en Polynésie à passer leur permis. Dans ce cas, il existe des dispositifs, comme le permis aidé mis en place par le territoire et qui propose une prise en charge à plus de 80%. Cette année, l'aide avoisine les 30 millions xpf et profitera à 270 bénéficiaires.
La "capacité de conduite" dans les îles
Dans les îles aussi, les défauts de permis sont nombreux. Comme à Tubuai, le constat est le même, trop de conducteurs roulent sans permis de conduire. La population réclame plus de contrôles et moins de tolérance envers les contrevenants. « Il faut être strict là-dessus et mettre en avant la sécurité routière. [Il faut] plus de contrôles sur la route » lance Nancy Tumare, habitante de Tubuai.
La perle du Pacifique n’est pas à l'abri des infractions mais là-bas, les habitants ont la capacité de conduite, une permission qui leur permet d’être en règle au volant mais uniquement sur leur île. Dix jeunes ont justement bénéficié de ce dispositif par le biais de l’association Vaitepu.
« Nous n'avons pas le permis national mais nous avons la capacité de conduite. Il suffit de se renseigner à la brigade de la police municipale et fournir les pièces adéquates. C'est très important pour éviter les dangers sur la route et éviter d'être hors la loi. Cela nous facilite et nous permet de ne pas nous déplacer jusqu'à Tahiti » Maeva Tamahahe, présidente de l'association Vaitepu.
Chaque semaine, une personne en défaut de permis régularise sa situation en poussant la porte d’une auto-école, pour obtenir le précieux sésame.